La formation des usagers de la route et l'application de la loi devront endiguer le phénomène des accidents de la route. Amar Tou, ministre des Transports a révélé que l'entrée en vigueur du permis à point sera appliquée dès la fin du mois de décembre. «L'opération de la mise en place du permis à points est en cours. Les services concernés du ministère de l'Intérieur, travaillent sur le dossier. Il va falloir commencer par la mise en place d'un fichier national du permis de conduire, de la carte grise, ainsi que le fichier des infractions, afin de pouvoir lancer le document en question», a déclaré hier, le ministre lors de sa rencontre avec les différents responsables concernés du secteur au siège du ministère, à Alger. S'exprimant en marge de la journée d'évaluation relative à la sécurité routière, le 14 octobre de l'année en cours, Amar Tou a expliqué que le permis à points diffère de celui de la France et d'autres pays qui se concentrent sur le caractère répressif. «Le permis à points est un document à caractère pédagogique et non pas répressif», selon le ministre, tout en précisant que le permis à points sera en vigueur en parallèle avec le permis classique. Contenant 24 points relatifs aux infractions routières, le permis à points sera soumis aux commissions administratives des wilayas, qui étudieront, de leur côté, la nature de la sanction, tout en exploitant les bases de données des infractions commises dans un cadre organisé, de manière à dégager une véritable politique et stratégie de lutte contre les accidents de la route, conformément au caractère sociologique et culturel du pays. Le ministre a aussi évoqué la mise en place du chrono-tachygraphe pour les véhicules poids lourds et de transport de voyageurs. Les parties concernées des différents secteurs ne sont pas encore tombées d'accord sur les modalités d'application. Le respect du Code de la route s'impose, vu les conséquences négatives du relâchement du dispositif juridique. «En 2010, on a enregistré moins d'accidents de la route, car nous avions appliqué la loi dans toute sa rigueur. En 2011 et 2012, nous avons opté pour la sensibilisation des usagers mais, malheureusement, le résultat a été négatif par rapport à l'année 2010», ont souligné, les différents représentants de la Dgsn, Gendarmerie nationale et de la Protection civile qui ont chacun présenté son bilan d'activités. Le Centre national de prévention et sécurité routière (Cnpsr), qui rassemble l'ensemble des données en matière d'accidents de la route, a donné dans un document officiel un taux de plus de 12,26% d'accidents par rapport à 2011. Le document officiel de la Cnpsr enregistre 4699 accidents de la route au mois d'août 2012, contre 4 186 accidents au mois d'août 2011. Hachemi Boutalbi, directeur général du Cnpsr, a souligné en marge de la rencontre que la formation des conducteurs, en plus de la nécessité de l'application de la loi, sont indispensables pour endiguer le phénomène des accidents de la route, qui prend des proportions de plus en plus alarmantes. Tout est question de culture et de savoir.