Le mouton focalise l'attention et ravit la vedette lors de ce Salon La mesure de suppression de la TVA sur les intrants, décidée récemment par les pouvoirs publics, ne s'est pas répercutée sur le prix des aliments qui ont connu une augmentation, estiment des éleveurs rencontrés sur les lieux. Le deuxième Salon national de l'élevage et de la production laitière s'est ouvert, hier matin, à la surface du Lac de la ville de Béjaïa. Organisée par un comité composé de l'association des éleveurs et des producteurs de lait de la wilaya, la direction des services agricoles et la Chambre de l'agriculture de Béjaïa, cette deuxième édition a été marquée par la présence d'éleveurs et producteurs de lait connus sur la scène nationale et plus particulièrement dans cette wilaya. Tout au long des trois jours que durera ce Salon, plusieurs communications sont retenues. Il s'agit notamment de celles liées aux dispositifs de soutien à la filière lait, à la nutrition animale, la qualité du lait, l'assurance du cheptel, la situation de la production de lait, l'impact du Fndra sur le développement durable du cheptel bovin en zone de montagne, l'abeille et la croissance saine du veau. La manifestation s'achèvera demain jeudi par une série de recommandations. Le Salon a été inauguré sur fond d'inquiétudes pour les éleveurs et producteurs de la filière laitière. Lesquels attendent un soutien de l'Etat, à la hauteur de leurs attentes. En effet, la mesure de suppression de la TVA sur les intrants décidée récemment par les pouvoirs publics ne s'est pas répercutée sur le prix des aliments qui ont connu une augmentation, estiment des éleveurs rencontrés sur les lieux. Intervenant à la veille de la fête de l'Aïd El Kébir, cette manifestation n'a pas échappé aux commentaires et autres inquiétudes des consommateurs quant au prix élevé du cheptel. Le mouton focalise l'attention et ravit la vedette lors de ce Salon. Justement, un accord a été signé dans ce sens par la Chambre de l'agriculture pour l'achat de moutons et leur écoulement à Béjaïa à des prix raisonnables. Une décision qui reste une solution provisoire, sachant que la filière a plus besoin de mesures plus incitatives. Le mouton était roi. Le stand qu'il occupait a connu un véritable engouement. Il en est de même dehors où, comme à l'accoutumée, les petits éleveurs et les maquignons d'occasion ne se font pas prier pour occuper les espaces les mieux exposés dans la ville et sur les routes pour proposer des moutons à des prix loin d'être abordables. Un mouton de trois ans est négocié à plus de 50.000 DA, alors que le plus petit, soit six mois d'âge, coûte au minimum 30.000 DA et un mouton moyen 40 000 DA. Une hausse assez sensible par rapport aux prix affichés l'an dernier. Cette hausse s'explique, affirmait hier un exposant, par les conditions météorologiques qui n'ont pas été favorables à l'engraissement ovin à moindre frais. Entendre par là, les prix des aliments, dont la paille et le fourrage, qui sont si excessifs que cela s'est répercuté sur le prix des bêtes. La botte coûterait plus de 500 dinars. Interrogé sur la différence de prix entre les bêtes proposées dans des espaces occasionnels, et celles vendues au marché à bestiaux, il dira que celle-ci «n'est pas très importante». Il est clair que ces prix ne sont pas à la portée des bourses, qu'elles soient faibles ou moyennes. Les ménages consentiront des sacrifices. Il est utile de relever aussi la loi de l'offre et de la demande qui régule incontestablement le marché. Pour revenir à la manifestation, elle a connu la participation de nombreux opérateurs intervenant dans l'élevage et la production de lait. Ces derniers ont mis en valeur des productions de qualité du terroir. Du lait sous toutes ses formes, beurre, fromage, bref, toute une panoplie. Une soixantaine d'opérateurs ont pris part à cette rencontre: producteurs de lait cru, entreprises nationales de fabrication d'aliments ou d'équipements de bétail, vétérinaires, spécialistes en génétique et en nutrition animale, producteurs de miel, de cailles, etc. L'objectif visé à travers ce Salon s'articule, selon Abdelhak Rahmani, président de l'association des éleveurs de la wilaya de Béjaïa, autour de la nécessité «d'organiser les éleveurs, développer et professionnaliser cette filière dans le pays, et surtout à Béjaïa». Il s'agit pour lui aussi d'«encourager à long terme les éleveurs et producteurs de lait cru pour diminuer l'importation de la poudre de lait, donc, une indépendance de ce secteur sensible». Pour rappel, la première édition de ce Salon s'était déroulée, en mai 2011, à Amizour (Béjaïa). Les quelque 1 400 éleveurs produisent 33 millions de litres de lait. Une production qui reste faible comparativement à la demande. Il est attendu que les différentes communications prévues tout au long de ce salon mettront un peu plus de lumière sur ce secteur, qui reste un des piliers économiques, à même de faire baisser de manière significative les dépenses publiques en matière d'importation.