«lors du 8e congrès du FLN, un piétinement des textes et statuts du parti a été constaté.» Abdelaziz Belkhadem, le ministre des Affaires étrangères et non moins chef de file du mouvement de redressement du FLN, était, jeudi dernier, l'hôte de la wilaya de Tizi Ouzou, une région qui a été jusque-là épargnée par la tornade qui secoue le vieux parti. En effet, c'est un véritable coup de force qu'a voulu réussir Belkhadem en lançant son opération de charme en direction d'une base militante soudée derrière un secrétaire général, Ali Benflis et souscrite aux résolutions du 8e congrès du parti. Ainsi, contrairement à Béjaïa et Bouira où «les redresseurs» ont une assise, à Tizi Ouzou, ce mouvement est à ses premiers balbutiements. C'est dire que la mission des «redresseurs» ne sera pas du tout une sinécure, d'autant plus que l'aile originelle a déjà pris une longueur d'avance en procédant au mois d'octobre dernier à l'installation d'un comité de soutien à la candidature de Benflis. Ainsi, entouré de Mohamed Seghir Kara, député de la wilaya de Bouira et coordinateur du mouvement pour la région Centre, Daouda Layachi, chargé des élus, Chawki Méziane, chargé de la communication et de Ryadh Anname, député d'Alger, Abdelaziz Belkhadem a procédé à la nomination de Sidi Ahmed Saïd comme coordinateur de la wilaya de Tizi Ouzou. A cet effet, une réunion est prévue pour ce dimanche pour l'installation du bureau de wilaya et la désignation des commissions qui tâcheront de préparer un document qui sera présenté lors du congrès de redressement prévu les 25, 26, et 27 décembre à Alger. Prenant la parole, Belkhadem a estimé que «lors du 8e congrès du FLN, un piétinement des textes et statuts du parti a été constaté, ce qui a conduit à la création du mouvement de redressement qui s'efforcera de corriger ce grave précédent dans les annales du parti historique afin de le réconcilier avec sa base militante». Les propos de Belkhadem ont été étayés par la déclaration politique lue par les militants de ce mouvement qui accusent l'équipe dirigeante du FLN de «pratiques arbitraires d'exclusionnisme et de régionalisme dans leur prise de décision». Dans ce sens, les redresseurs interpellent la justice pour invalider le 8e congrès. En même temps la démarche actuelle de Ali Benflis est qualifiée de «méprisante envers la base car elle privilégie les opportunistes et marginalise le militant authentique». En parallèle, le gouvernement est appelé à un «dialogue franc et sincère avec les archs pour trouver une solution définitive à la crise de Kabylie, une région qui a besoin d'un plan spécial des pouvoirs publics pour la relance de son développement social et économique.» A la fin de la réunion, une motion de soutien a été adressée au président de la République pour briguer un second mandat «pour achever les grands chantiers entrepris, notamment celui de la promotion de la concorde civile en concorde nationale et celui de la relance économique du pays». Cela dit, maintenant que les redresseurs ont traversé la première phase qui est la structuration organique de leur mouvement, ils envisagent de passer à la deuxième phase qui est la prise d'assaut de la mouhafadha et le «délogement» du mouhafedh, Akli Arbouche. Une descente dans l'arène qui ne manquera pas de faire des étincelles.