Comme il s'y était engagé, le maire de Paris, Bertrand Delanoë proposera au Conseil de Paris, le mardi 15 décembre, de rendre hommage à Habib Bourguiba, président de la République de Tunisie de 1957 à 1987 en donnant son nom à l'esplanade située sur le quai d'Orsay, entre le Pont de l'Alma et le Pont des Invalides dans le 7e arrondissement de Paris. Né le 3 août 1903 à Tunis, Habib Bourguiba est convaincu très tôt de la nécessité de l'indépendance de son pays. Il fonde en 1934 le néo-doustour, nouveau parti populaire. Militant anticolonialiste il est emprisonné et exilé à de nombreuses reprises. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il refuse de faire le jeu des puissances de l'Axe et choisit le camp des démocrates. En 1954, il accepte la main tendue de Pierre Mendès France qui reconnaît l'autonomie interne de la Tunisie, ouvrant ainsi la voie à l'indépendance. Le 25 juillet 1957, il devient le premier président de la République de Tunisie. Son action est alors marquée dès les premières années par une volonté de réforme et de modernisation de la société tunisienne. Il réforme notamment le code du statut personnel et permet ainsi l'émancipation de la femme tunisienne. Ce texte constitue une véritable révolution en Afrique et dans le monde islamique. L'éducation, la santé, la jeunesse, l'enfance et la culture sont également des priorités pour le nouveau régime. Sur le plan international, il ose, dès 1965, parler de paix et de coexistence avec Israël, ce qui constitue une première dans le monde arabe et fait de lui le premier leader du Maghreb à acquérir une audience internationale. Il peut aujourd'hui être considéré comme le fondateur de la Tunisie moderne. De notre correspondant à Paris