Au carrefour des cultures, ce festival tend à provoquer des rencontres humaines et artistiques intéressantes... Le désert de Béni Abbès sera, du 29 décembre au 1er janvier, le théâtre d'un festival intitulé «Nuits Métis» en partenariat avec l'association El-Hillal la Saoura de Béni Abbès. Un festival qui se veut l'espace d'une réelle dynamique d'expérimentation née du croisement de nouvelles écritures et formes artistiques. Belles, fragiles ou étonnantes, en tout cas uniques et originales, ces créations sont le fruit d'un désir partagé, de provoquer des rencontres humaines au carrefour des cultures. Aussi, ce festival franco-algérien célébrera ses 10 ans dans ce magnifique coin du désert, à la porte de l'Afrique. Le festival Nuits Métis propose au public des spectacles (gratuits), résultat d'un travail effectué pendant les résidences de créations menées à l'étranger et en France. Au programme de ce festival magique dans son genre, un théâtre musical nommé «Le cabaret Nomade», un spectacle qui met en scène, en musique, paroles et images, un voyage imaginaire entre rêve et réalité de tous les jours où on est tantôt transporté en Afrique, dans un bar en Méditerranée ou autour d'un feu de camp dans le désert... De la musique avec Ba Cissoko de Guinée Conakry, un groupe composé de 4 jeunes virtuoses de la Kora, El-Hillal et El-Maya de Béni-Abbès et quatre groupes algériens de Béchar, Timmimoun, El-Ouata, Igly et Tizi Ouzou mais également des installations vidéo, arts plastiques et photographies. En collaboration avec l'association ASF (Animateurs sociaux urbains sans frontières), Nuits Métis organise un chantier jeune en amont du festival pour la réhabilitation du vieux «Ksar» de Béni Abbès. Pourquoi le Sahara? Ceci trouverait une explication dans les racines philosophiques des Nuits Métis qui sont situées au Sahara algérien où Marc Ambrogiani, directeur du festival a vécu entre 1983 et 1984...C'est au contact des habitants du sud que son désir d'aller vers les autres s'est fait profondément sentir. L'association musicale «El-Hillal» de la ville de Béni-Abbès a été un acteur et un témoin de ce projet. La 1ère résidence à Marseille eut lieu en 1991. La première expérience artistique réunissait en 1992 des artistes de Marseille et de Béni-Abbès, deux années avant la première édition du festival en France. Aussi, le groupe El-Hillal ne cessera de se frotter à d'autres groupes, tels le groupe marseillais El-Slama en 1996 et le groupe Gacha Empega en 1999. Ces deux derniers ne se quitteront plus puisqu'ils produisent leur spectacle chaque été en France. C'est d'amitié en amitié que l'aventure s'installe et prend la tournure d'une tradition. Ceci est le souhait des organisateurs de pérenniser ce festival en Algérie. Pour que le rêve devienne palpable et le mélange entre les peuples et leur culture possible.