Beni Abbès accueillera dans son vaste désert algérien, à partir d'aujourd'hui et ce, jusqu'au 26 mars, le Festival international dédié aux musiques traditionnelles... Prévu initialement du 28 au 31 décembre dernier, mais reporté en raison de non-versement à temps des subventions, le Festival Nuits Métis la Saoura se tiendra comme prévu à partir d'aujourd'hui à Beni Abbès. Devenu une tradition, le Festival international des musiques traditionnelles a pris naissance voilà plusieurs années de «ce désir de provoquer des rencontres artistiques et humaines». C'est aussi «pour renforcer les échanges culturels dans le respect des différences et des caractéristiques de chaque pays participant», soulignent les organisateurs. Organisé par l'association El Hillal Saoura, présidée par Mustapha Bella (Beni Abbès) en partenariat avec Nuits Métis (Marseille), ce festival comprendra un riche programme culturel. Au menu, le groupe El Maya de Beni Abbès, qui se produira aux côtés de Barbès D et Stéphane Poulain de Marseille (France) pour un concert des plus surprenants où la musique traditionnelle côtoie les sons électroniques infusés de reggae dub digital du groupe français. Les troupe El Hillal de la Saoura et Gacha Empega de Marseille feront certainement plaisir au public à travers la représentation de leurs diverses créations artistiques, est-il souligné. Autres moments incontestables du festival, la troupe de musique traditionnelle de la Guinée et les Dubians de Lille (France). Des groupes des régions de Sidi Bel Abbès, Tizi Ouzou, Adrar de Kerzaz et Kénadsa (Béchar) devront permettre au public de découvrir une nouvelle facette de la culture algérienne. Viendra, en effet, tout droit de Kénadsa, dans le sud-ouest de Béchar, la troupe El Ferda qui clôturera en soirée ce festival haut en couleur. Ce sera sans nul doute une bonne révélation pour le public d'ici et de l'étranger. El Ferda, dont le répertoire est partagé entre le chaâbi et le hawzi déclament en musique des textes sacrés tirés de la mémoire des plus âgés des sages poètes. Le principal est Larbi Bestani qui tisse autour de rythmes du tar, taâridja (petite derbouka), mandole, banjos ou encore mandolines, des mélodies enivrantes. La troupe El Ferda tire son nom de l'utilisation de la percussion qui est liée à un fût métallique sur lequel le musicien bat la mesure à l'aide d'une savate. Les musiciens interprètent des poésies populaires écrites en grande partie par les grands maîtres de la tarika (soufi). Une vraie élévation de l'âme. En marge de ce festival, des expositions sur l'artisanat traditionnel et le produit touristique de la wilaya de Béchar sont prévus ainsi que la participation des offices communaux du tourisme de Béni Abbès, Taghit et Igli.