Le retour de la gauche au pouvoir offre de nouvelles opportunités à la France qui veut fermer la parenthèse Sarkozy pour relancer la coopération économique avec l'Algérie. La politique ce n'est pas bon pour les affaires, dit-on. Nicolas Sarkozy a fini par l'apprendre à ses dépens. Ayant une dent contre notre pays, l'ancien président a pesé de tout son poids dans la détérioration des relations entre la France et l'Algérie durant son mandat. Non content d'épouser les thèses du Maroc et pour punir l'Algérie pour ses prises de position en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, celui que l'on avait affublé du nom de Zorro n'a pas hésité à intervenir personnellement pour renvoyer aux calendes grecques certains projets. Le retour de la gauche aux affaires offre, en tout cas, de meilleures perspectives à la coopération entre la France et l'Algérie, particulièrement dans le domaine économique. Le président fraîchement élu, François Hollande veut, en tout cas, fermer définitivement la parenthèse Sarkozy, afin de renouer le dialogue avec l'Algérie et relancer la coopération entre les deux pays. La nomination de Laurent Fabius aux affaires étrangères et la confortation de Jean-Pierre Raffarin, investi d'une nouvelle mission et surtout de pouvoirs plus larges, sont des signaux forts en direction des autorités algériennes. Alger espère, à la faveur des changements politiques intervenus récemment dans l'Hexagone, réactiver les projets dits sensibles, à l'arrêt, et finaliser six nouveaux autres dans le cadre des accords de partenariat signés entre les deux pays. La réalisation d'une usine de vapocraquage d'éthane dans la zone industrielle d'Arzew et qui générera des centaines d'emplois, le renforcement de la présence du groupe Lafarge en Algérie, la construction d'une deuxième usine de médicament et d'un centre de stockage et de distribution de produits de santé dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah et surtout le projet de construction d'une usine de fabrication de voitures, sont autant de dossiers qui attendent et requièrent une meilleure attention de la part des nouveaux responsables. Ce n'est un secret pour personne, le marché algérien de vente de voitures est en plein essor. En s'installant dans notre pays, le groupe Renault a tout à gagner. En tout cas, beaucoup plus que ce que lui rapporte actuellement le marché marocain. Il n'y a qu'à voir le nombre de voitures vendues annuellement par les concessionnaires pour le vérifier. Les déboires que connaissent certaines firmes et les vagues de licenciements qui touchent de milliers d'employés doivent faire réfléchir les négociateurs français et les ramener à de meilleurs sentiments. L'Algérie est aux portes de l'Europe. Grâce à sa situation géostratégique, elle peut ouvrir de nouveaux horizons au groupe et au marché africain qui est encore vierge et qui compte sur la future usine pour s'approvisionner. Le moral des industriels français semble au plus bas. Malgré une légère amélioration au mois d'août par rapport à juillet, le climat des affaires ne prête guère à l'optimisme. C'est ce qu'à annoncé, hier, l'Institut national de la statistique et des études économiques. «Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée est peu dynamique et que leurs carnets de commande sont très peu fournis.»