La relation entre l'Algérie et la France connaîtra-t-elle une nouvelle dynamique après l'élection de François Hollande ? Se disant “ami de l'Algérie” et issu d'une nouvelle génération de dirigeants socialistes, le septième président français portera un regard, du moins, différent de celui de ses prédécesseurs, sur l'Algérie. L'on s'interroge ainsi sur la stratégie avec laquelle sera mené à l'avenir le processus de concrétisation des projets qui lient les deux pays. Le désormais ancien président, Nicolas Sarkozy, avait nommé un de ses collaborateurs, en l'occurrence, M. Jean-Pierre Raffarin, pour gérer cette coopération économico-commerciale. Dénommé “Monsieur Algérie”, l'ex-Chef du gouvernement sous la présidence de Jacques Chirac, a une maîtrise parfaite des dossiers que lui a confiés M. Sarkozy. Pour cette raison, le nouveau chef de l'Etat le maintiendrait-il à ce poste ? Tout en accordant le bénéfice du doute, trois raisons plaident en revanche, pour son remplacement. M. Raffarin est d'abord un politique de droite et de surcroît homme de main de Sarkozy. Ce paramètre ne serait pas du goût de François Hollande, lui, qui veut en finir avec le “sarkozysme”. Le bilan, qui caractérise les projets économiques lancés ou du moins identifiés par les deux pays étant mitigé, ne fera que discréditer l'ancien émissaire de Sarkozy, auprès de l'actuel président. Le troisième motif est lié au fait que Hollande préfère confier cette délicate mission à l'un de ses proches collaborateurs. Si l'on tient compte de ces trois éléments, des changements seront vraisemblablement apportés à la conduite et la gestion de ces projets. Les deux parties ont, depuis quelques mois, affiché une volonté de mettre en place des projets structurels, notamment sur les trois gros dossiers, à savoir la construction d'une usine de production de voitures de marque Renault, de cimenterie avec le groupe Lafarge et la réalisation d'un vapocraqueur d'éthane entre Sonatrach et Total à Arzew. Il a été recensé une vingtaine d'accords conclus entre des entreprises algériennes et françaises, depuis la tenue en mai 2011 du Forum économique Algérie-France à Alger. La lenteur des négociations entre les deux parties a, cependant, influé négativement sur la mise en place de ce partenariat stratégique tant escompté. Dans ce sens, l'Algérie a affiché clairement sa position. Notre pays veut que ses relations commerciales et économiques avec ses partenaires, comme la France, ne soient plus basées essentiellement sur les importations et les exportations mais aussi sur l'investissement productif localement. François Hollande qui souhaite stabiliser les relations avec l'Algérie et les fructifier sur le plan économique tiendra-t-il compte de cette exigence algérienne ? Possible, d'autant plus qu'il envisage de refonder les relations algéro-françaises qu'il considère stratégiques dans la région du Maghreb. B K