Des municipales partielles se sont tenues samedi en Cisjordanie, premier scrutin palestinien depuis la victoire du Hamas aux législatives de 2006, marquées par une modeste participation à ces élections boycottées par le mouvement islamiste. Limité à la Cisjordanie, le scrutin ne s'y déroule que dans 93 des 353 municipalités, en majorité dans le nord. Les sièges ont déjà été pourvus dans 179 localités, où une seule liste était présente, les autres restant à désigner ultérieurement, faute de candidats, a indiqué la Commission électorale centrale (CEC). En l'absence du Hamas, au pouvoir à Ghaza, la compétition opposait des candidats du Fatah du président Mahmoud Abbas, des indépendants et des membres de diverses formations de gauche comme le Front populaire de libération de la Palestine (Fplp). «La participation finale s'est établie à 54,8%», a annoncé le président de la CEC Hanna Nasser. «Demain à 18H00 (hier à 16H00 GMT) nous annoncerons les résultats préliminaires», a-t-il indiqué, alors que les résultats officiels sont attendus dans 72 heures. M. Abbas, qui a voté à Al-Bireh, près de Ramallah, a déploré que «ces élections n'incluent pas l'ensemble des Territoires palestiniens», à propos de Jérusalem-Est occupé par Israël et du boycottage du Hamas. «Mais nous espérons qu'à l'avenir elles auront également lieu à Jérusalem et à Ghaza». «Nous espérons que nos frères au Hamas permettront que ce processus démocratique ait lieu à Ghaza, non seulement pour les élections municipales, mais aussi présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine), comme nous en sommes convenus», a-t-il ajouté, en référence à l'accord de réconciliation nationale entre Fatah et Hamas. Selon un porte-parole du Hamas à Ghaza, Fawzi Barhoum, «ces élections renforcent la division et n'ont rien à voir avec le consensus national». «Ce ne sont pas des élections du peuple palestinien mais du Fatah», a-t-il dit. Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a espéré dans un communiqué que «ces élections locales qui n'ont que trop tardé (...) préludent à des élections générales organisée l'année prochaine dans l'ensemble des Territoires palestiniens occupés dans le contexte de la réconciliation».