Taleb Ibrahimi met en garde les autorités contre la fraude dans l'élection présidentielle. Le président de Wafa, Ahmed Taleb Ibrahimi, poursuit son périple à travers le territoire national. Laghouat, Ghardaia et Ouargla constituent les trois dernières étapes de cette tournée. Vendredi, le président de ce mouvement était l'hôte de la wilaya de Laghouat à l'occasion d'une rencontre-débat qu'il a animée devant ses militants. L'élection présidentielle était bien évidemment le point nodal de ce rendez-vous. L'occasion aussi de rebondir sur la vision de Wafa ou plutôt sur les conditions pouvant garantir la neutralité de cette échéance électorale, dans la logique d'Ahmed Taleb Ibrahimi. Evoquant le rôle de l'armée sur la scène politique, il estime que «certains indices confirment que l'institution militaire ne serait pas prête à réitérer le scénario de 1999». L'année durant laquelle le MDN «s'est vu contraint d'opter pour le moins mauvais président». Cependant, fait-il remarquer, «la neutralité annoncée publiquement par l'armée doit trouver son prolongement naturel dans la neutralité de l'administration». «Un prolongement» qui passe inéluctablement par le départ du chef du gouvernement et de son ministre de l'Intérieur. Wafa rejoint en ce sens l'avis de la majorité de la classe politique qui exige le retrait de ces deux personnalités comme gage de la transparence de l'élection présidentielle de 2004. Taleb Ibrahimi met en garde les autorités contre la fraude. Il estime que «la manipulation des voix des électeurs ne fera qu'exacerber la crise politique et sociale dans notre pays». Contrairement à certaines formations politiques telles que le FFS, Wafa ne croit pas beaucoup aux pressions internationales, partant d'un principe bien établi, selon lequel les intérêts économiques des capitales occidentales priment. «Ce qui intéresse les puissances étrangères c'est le pétrole et le gaz. Ces intérêts sont si bien protégés qu'ils le resteront pour les années à venir quel que soit le président élu», souligne-t-il. Les Etats-Unis ou la France n'auront aucun avantage à favoriser tel ou tel candidat. Taleb Ibrahimi revient sur la crise en Kabylie, dans son escale, hier, à Ghardaïa. Cette dernière est devenue «un fonds de commerce pour certains politiques sans scrupules». L'unité nationale est menacée par le pourrissement de la situation dans cette région. Et pourtant, note-t-il, «cette unité n'exclut pas la diversité culturelle qui doit être préservée et enrichie». Concernant l'état d'urgence, fidèle à ses positions, il persiste que son maintien constitue une grave entrave à l'exercice des libertés, notamment celles de la presse. «La levée de l'état d'urgence s'impose pour relancer la vie politique.» Concernant le règlement de la crise sécuritaire, Taleb Brahimi atteste qu'«elle doit passer par un dialogue politique avec toutes les forces représentatives, et ce, après l'échec des demi-mesures comme la loi sur la rahma et la concorde civile».