Une réaction logique pour un pays ayant livré une guerre sanglante de huit ans à l'Iran. «Je suis content quand on arrête un criminel, quel qu'il soit, je le suis encore plus quand ce criminel a commis tant de crimes contre les Iraniens», s'est exclamé le vice-président iranien, Ali Abati. Une réaction logique pour un pays ayant livré une guerre sanglante de huit ans à l'Irak de Saddam Hussein qui avait fait entre 1980 et 1988 plusieurs centaines de milliers de morts, même si l'Iran s'est toujours opposé à l'invasion de l'Irak par la coalition. «C'est une minute que nous, comme ailleurs dans le monde, avons attendue tant: voir l'arrestation de ce tyran qui a terrifié son propre peuple et plusieurs autres dans le monde», a déclaré le ministre koweïtien, Mohammed Abdallah Abou Al-Hassan dont le pays avait été envahi en août 1990 par les forces armées irakiennes. Alors que le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Maher, a exprimé l'espoir que la capture de Saddam Hussein allait accélérer le processus de transfert du pouvoir aux Irakiens et le retrait des forces étrangères. Tandis que la rue égyptienne est restée incrédule tout en regrettant qu'une telle «victoire» aille garantir la réélection de George W.Bush et la poursuite de sa politique pro-israélienne. Le même espoir se retrouve chez le porte-parole jordanien, Asma Kjodr, qui a déclaré: «Nous espérons qu'une page a été tournée et que le peuple irakien pourra assumer au plus tôt ses responsabilités et bâtir son avenir selon la volonté de tous les Irakiens.» Une volonté d'aller de l'avant affichée par Ahmed Chalabi, membre du Conseil du gouvernement transitoire irakien: «Désormais, la situation va s'améliorer (...), le peuple va pouvoir respirer librement.» «L'arrestation de Saddam Hussein va accélérer la fin des opérations militaires en Irak. La page du passé est tournée», a renchéri Hussein Mohsen, chef de la diplomatie irakienne à Manama avant d'affirmer: «Saddam sera jugé en sa qualité de premier responsable de toutes les catastrophes qu'a connues l'Irak», estimant que l'ancien président allait bénéficier d'«un procès équitable où seront assurées toutes les garanties de justice».