Le taux de chômage des immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne approchait 23% en 2011, contre 8,5% pour le reste de la population non immigrée en France, indique une étude du ministère du Travail publiée mercredi. Le taux de chômage de l'ensemble des immigrés était lui de 16,3%. « Alors que le taux de chômage des immigrés d'un pays européen est très proche de celui des non immigrés », il atteint 23% pour le Maghreb et 22% pour l'Afrique subsaharienne, note cette étude. A contrario, seuls 5,6% de ceux nés au Portugal et 7,4% de ceux nés en Espagne étaient sans emploi. L'étude souligne également que « le risque de chômage diminue avec le niveau de diplôme, s'accroît lorsque le diplôme des immigrés n'a pas été obtenu en France et est supérieur pour les résidents des Zus » (zones urbaines sensibles). Quelle que soit leur origine, les immigrés sont moins diplômés que les non immigrés. Ceux d'origine maghrébine ont le plus faible niveau d'étude, avec près de 60% de peu ou pas diplômés, souligne l'étude qui met en évidence également des situations plus nombreuses de temps partiel et de sous-emploi. Le temps partiel concerne ainsi 36% des immigrées (contre 28% des non immigrées) et 8% de leurs homologues masculins (contre 8% des non immigrés). Et les immigrés nés en Afrique sont deux fois plus en contrat temporaire (20%) que ceux originaires de la communauté européenne (10%). L'étude note également une « ségrégation professionnelle » élevée. Ainsi, sur les années 2009-2011, les immigrés représentaient plus de 15% des effectifs dans onze métiers. On recensait ainsi un tiers d'immigrés parmi les employés de maison et près de 29% parmi les agents de gardiennage et de sécurité. Les immigrés sont également très nombreux dans le bâtiment, les travaux publics, parmi les ouvriers du textile et du cuir, les cuisiniers ou encore les agents d'entretien. En 2011, 4 millions d'immigrés âgés de 15 à 64 ans résidaient en France métropolitaine, représentant 10% de la population en âge de travailler. Quelque 30% d'entre eux sont nés dans un pays de l'Union européenne (UE), 31% au Maghreb, 15% en Afrique subsaharienne et 24% dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l'Afrique. La participation des immigrés au marché du travail est comparable à celle des non immigrés pour les hommes, mais inférieure pour les femmes. La proportion de non natifs, immigrés et personnes nées françaises à l'étranger, dans la population en âge de travailler est plus faible en France que dans l'ensemble de l'Union européenne à 15. Dans chacun de ces 15 pays, le taux de chômage des non natifs extracommunautaires est nettement plus élevé que celui des natifs, affirme la même étude.