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Des monologues algériens pour commencer
FESTIVAL DU THEÂTRE INTERNATIONAL AU TRB
Publié dans L'Expression le 01 - 11 - 2012


Scène de la pièce N'est pas fou qui veut
La vie, la mort, la sagesse et la folie, et puis la déroute et l'aliénation sont des chemins que traverse chacun de nous et se retrouvent parfois racontés sur scène...
Dans la vie, l'homme est souvent confronté au temps de l'épreuve et du choix, ce sera le moment charnière auquel Tahar sera confronté et aura à répondre dans Le testament du défunt, monologue assuré par Badis Foudala d'après la pièce de Nadjet Taïbouni et mise en scène par le fameux Richard Demarcy à qui nous devons entre autres, Les mimosas d'Algérie. Présenté mardi soir sur les planches de la grande salle du théâtre régional Malek- Bougermouh de Béjaïa Le testament du défunt raconte le dilemme d'un laveur de dépouille dans la tourmente. Ce dernier arrive un jour dans une maison pour laver le corps d'un mort. Il est accueilli par la zorna. Il a le visage grimé, un pardessus blanc sur le dos et une attache caisse à la main. Le fils du défunt le prévient que son père voulait une ambiance de fête et non pas d'enterrement. Sur le corps de la dépouille, le toiletteur découvre une lettre dans laquelle sont assignées ses dernières volontés: être lavé avec du parfum car étant allergique à l'eau puis que l'on ouvre son torse, qu'on fasse sortir le coeur pour le brûler ensuite. En échange de quoi, le toiletteur sera récompensé d'un chèque de l'ordre de 100000 dinars à condition de déchiffrer l'énigme qui se cache derrière une phrase. Le pauvre homme qui se sent déjà plus mort que vivant se met à rêver à tout ce qu'il pourrait faire avec tout cet argent. Sa bonne conscience bat de l'aile. «Ce toiletteur est la première personne qui approche le mort et la seule que personne ne voit. Il part avant même que les autres arrivent. C'est un personnage étrange, très mystérieux. La pièce touche à un sujet tabou chez nous. C'est ce qui m'a attiré vers ce texte. Quand Najet m'a appelé pour lire le texte, arrivé à la moitié, je lui ai dit: stop c'est pour moi! Le personnage je l'ai aimé dès le départ. Le mort aussi. J'ai aimé immédiatement ce texte d'une plume féminine à encourager.» D'une durée d'une heure, ce monologue réduit déjà de 20 minutes souffre pourtant de quelques longueurs. Au-delà de la vie et de la mort, il souligne l'aliénation de l'homme pris entre le ghetto du bien et du mal ne sachant choisir entre ces deux voies car tenté soudain par le diable.
On y rit dans cette pièce mais on se lasse aussi par moment. Inspiré des pièces de Alloula, le monologue tombe dans le piège des redites et des complaintes qui faussent parfois le texte par ses longueurs mélodramatiques. Montée en France, ce monologue est constitué d' un décor qui s'est voulu sobre et composé d'accessoires, notamment d'une table sur laquelle git le pseudo mort et des vêtements accrochés ça et là à des tringles. La lumière oscille entre le noir le blanc et joue sur les ombres. «Ce soir on manquait énormément de projecteurs. Il était prévu quatre côtés jardins et quatre côtés cour et on en a mis que deux. Ils ont été utilisés dans d'autres salles. La lumière aurait pu être plus forte et détailler beaucoup plus la scène.» Après une longue tournée à travers le pays, ce monologue sera joué le 17 novembre prochain au Centre culturel algérien à Paris.
Joha le fou Joha le sage
L'après-midi, la petite salle du théâtre n'a pu contenir toute la masse humaine qui s'est précipitée pour écouter les tribulations de Kamel Zouaoui. Après Les passages d'un fou, le voilà qui revient cette année avec un nouveau monologue intitulé N'est pas fou qui veut. Ce dernier nous renvoie dans les cours intérieures des maisons orientales d'antan renfermant des secrets que les femmes se partagent. Khadidja, l'épouse de Nasr Eddine et Latifa, la jalouse voisine, se retrouvent comme à leur habitude pour converser et tisser un récit sur les aventures de Joha. Chacune à son tour de convaincre l'autre de la prétendue folie ou sagesse de ce personnage dont on connaît encore les facéties. Parmi ces truculentes narrations, nous découvrons cette fameuse histoire du clou de Joha et sa malice détournée contre le vizir qui s'est fait éblouir par cette histoire farfelue de «la souris savante». On y rit et on prête l'oreille religieusement. Le public est pris dans la partie et participe interactivement dans cette pièce à deux voix/un seul corps. Kamel Zouaoui se surpasse dans les mimiques et la gestuelle féminine. Sa passion pour Joha entrée au patrimoine mondial de l'Unesco en 1996 est inégalable. Après Joha racontée par sa femme, sa prochaine trouvaille sera celle de Joha racontée par son fils d'aujourd'hui ou de demain qui, peut être, dans une quête de sens ou d'identité va chercher à puiser dans son patrimoine le rapport à la sagesse. «Comment donc vais-je traverser cette turbulence et le manque de sens. On est dans certains coins du monde dans ce retour à l'essentiel. Allons chercher ce que nos anciens ont mis en place pour retrouver du sens. Tout cela marche avec Nasreddine si on le fait avec humilité. Par ce personnage, il est au-dessus de celui qui le raconte et en-dessous de Dieu, mais il y a vraiment quelque chose de puissant dans le contenu des contes de Nasreddine.
Aujourd'hui tout va très vite. On peut aller d'un point à un autre très rapidement. On peut, dans cette course technologique perdre le sens et on peut traverser la vie sans comprendre pourquoi on existe comme on peut la traverser en essayant de se modifier. Arrivé au point final et se dire: ah d'accord, j'ai fait mon chemin», nous a confié le comédien. Jouée 25 fois au festival d'Avignon cet été, et pour la première fois en Algérie, N'est pas fou qui veut pousse le public à réfléchir sur nous-mêmes, vu sous un angle différent notamment les femmes qui portent le monde. «Il y a un sens extrasolaire dans les histoires de Nasreddine. Un sens qui est accessible à chacun selon son expérience de vie. C'est pourquoi je prends tant de plaisir à essayer d'accompagner humblement ses histoires.». Notons que Kamel Zaouaoui, qui vient de rentrer de la Nouvelle-Calédonie où il a été invité à un festival sur la parole a donné à écouter comme bonus à son spectacle à Béjaïa un conte très émouvant sur l'attachement aux racines via les senteurs du couscous d'une mère qui arrive à atteindre son enfant même à des milliers de kilomètres de distance. Un conte qui a ému plus d'un dans cette salle et a été fortement ovationné. Habité par le style du goual, Kamel Zouaoui a pris le parti pris de ne pas trop habiller la scène pour «permettre l'imaginaire» selon ses termes. Et cela marche.
Le public a bel et bien ressenti une forte émotion qui ne trompe pas! De la beauté enfin qui s'est démarquée de l'ambiance quasi anarchique qui règne dans ce festival depuis son ouverture. Pour les amateurs de cinéma, nous pouvons retrouver Kamel Zouaoui en France dans le film Rengaine de Rachid Jaidani qui sort le 14 novembre. Un film qui s'est distingué cette année à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Une fiction hymne à la tolérance et à l'amour entre les différentes cultures et confessions.


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