Les combats, qui ont redoublé depuis l'Aïd el-Adha, ne connaissent pas de répit A Silivri, en Turquie, plusieurs groupes de l'opposition à Al Assad ont appelé à la formation d'un gouvernement en exil afin d'améliorer leur représentation et obtenir un meilleur soutien international. Hier, un attentat à Sayeda Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite au sud-est de Damas, a fait six morts et 13 blessés, selon la télévision syrienne et huit morts et «des dizaines de blessés», selon l'OSDH (ONG basée en Grande Brertagne). «La charge, placée à l'intérieur d'une mobylette, près de l'hôtel Yasser, a tué au moins huit personnes et a fait des dizaines de blessés», a indiqué cette organisation. L'agence Sana a indiqué que «la charge était placée dans un sac poubelle dans une rue fréquentée de la ville», connue par le mausolée où est enterrée Zeinab, fille d'Ali et petite-fille du prophète. L'aviation syrienne a bombardé la banlieue est de la capitale, où les rebelles sont solidement retranchés, au lendemain d'une journée sanglante marquée par le premier raid d'un chasseur-bombardier sur Damas, selon la même source. «Les avions de guerre ont mené cinq raids contre les régions agricoles autour des localités de Saqba et Douma (est) et de la fumée y était visible», selon l'OSDH. Hier, les violence ont fait selon un chiffre provisoire 32 morts, dont 17 civils, 8 soldats et 7 rebelles, selon cette source. Dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, des violents combats ont eu lieu entre soldats et rebelles qui ont attaqué des postes militaires sur l'autoroute près de Jisr al-Choughour. Par ailleurs, des avions ont bombardé les localités de Deir Charqi, Maar Chemcha et Maaret al-Noomane, un ville stratégique située sur l'autoroute reliant Damas à Alep. A l'est de cette localité, les rebelles et les jihadistes du Front al-Nosra tentaient toujours de prendre le contrôle de l'importante base militaire de Wadi Deif. Dans l'est du pays, des combattants du Front al-Nosra sont aussi engagés dans une bataille à Deir Ezzor, où l'armée tente de reprendre des quartiers rebelles et l'aviation a bombardé la ville de Mohassen, qui est selon l'OSDH une importante place forte des rebelles. Pour le quotidien damascène, As Saoura, «il est clair que le règlement de la crise passe par une solution politique et cela peut se faire par des négociations entre les différentes parties impliquées pour empêcher la politique hostile de l'Occident et de ceux qui veulent diviser le pays et en faire un pays soumis aux plans américains». A Silivri, plus de 150 opposants syriens, dont de nombreux membres du Conseil national syrien (CNS), ainsi que des chefs militaires de l'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de mercenaires) ont appelé à la formation rapide d'un gouvernement en exil. «La conférence s'est accordée sur la nécessité de mettre de côté nos différences idéologiques et de créer un gouvernement en exil. Il prendra la forme d'un gouvernement de transition, afin d'obtenir un meilleur soutien politique de la part des pays arabes et de la communauté internationale à notre révolution», ont indiqué dans un communiqué les participants. Par ailleurs, la Russie mène avec la Turquie des négociations pour récupérer la cargaison confisquée par Ankara dans un avion syrien faisant la liaison Moscou-Damas, mais aucune mesure concrète n'a pour l'heure été entreprise, a indiqué un vice-ministre russe des Affaires étrangères. La Turquie avait intercepté le 10 octobre au-dessus d'Ankara un Airbus A-320 de Syrian Air reliant Moscou à Damas et l'avait forcé à faire escale pour des contrôles de sécurité. Par ailleurs, après Moscou, le médiateur international Lakhdar Brahimi s'est rendu à Pékin où il a dit espérer un «rôle actif de la Chine» pour trouver une solution au conflit en Syrie.