les membres de la Cicb reconnaissent d'emblée qu'«il y a manoeuvre d'un parti politique.» Dans une conférence de presse animée, hier, à Béjaïa, la présidence tournante de la Cicb considère qu'il «est de son devoir de donner des explications sur l'évolution de la démarche du mouvement citoyen, par rapport aux derniers dérapages survenus à Tizi Ouzou». Dans la déclaration préliminaire, les conférenciers sont largement revenus sur le processus de dialogue depuis, notamment, que «l'Etat a reconnu la plate-forme d'El-Kseur et le mouvement qui la porte». Les conférenciers explique que «le mouvement citoyen avait alors, adopté une démarche cohérente, déterminé par le principe d'autonomie et d'indépendance vis-à-vis des partis politiques et du pouvoir», ce qui a été encore une fois, réaffirmé dans la décision et les actions, estiment-ils encore. L'option du dialogue remonte au conclave d'explicitation de la plate-forme d'El-Kseur à Larbaâ Nath-Irathen, selon l'un des conférenciers, en l'occurrence, Khoudir Benouaret qui explique: «Nous étions, depuis, partie prenante dans toute solution». En mai 2003, le pouvoir a mis fin à son mutisme en s'engageant à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, l'interwilayas s'est réunie à Amizour et a conditionné le dialogue aux deux préalables liés à «la libération des détenus et la levée des poursuites judiciaires». A Raffour «nous avons opté pour l'élaboration d'un document de mise en oeuvre en retenant six incidences». Après l'adoption du document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur par l'interwilayas «nous sommes restés dans l'attente d'actes concrets concernant la prise en charge effective des incidences», soutiennent-il avant de préciser qu' «il ne saurait y avoir de dialogue dont l'objectif n'est autre que celui de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur». A ce propos, les conférenciers soutiennent que « l'interwilayas a réitéré le rejet des élections dans le cas où l'Etat refuse de prendre en charge les incidences», lequel rejet, précise-t-on par la suite est «un principe du mouvement». Globalement, ils déclarent assumer cette démarche qui est conforme et cohérente avec les résolutions du mouvement citoyen. Pour eux, «cela s'inscrit dans le prolongement des options du mouvement.» Abordant les événements qui ont émaillé le dernier conclave interwilayas de Tizi Ouzou, les membres de la Cicb reconnaissent d'emblée qu'«il y a manoeuvre d'un parti politique», qu'ils nommeront par la suite RCD «pour s'imposer en tant que représentant de la Kabylie» et parlent «d'un petit nombre de délégués qui ont quitté la Cicb pour se mettre à son service et à sa solde». Poursuivant leur explication, les membres de la présidence tournante de la Cicb affirment que «ce petit groupe a manipulé les jeunes innocents pour tenter d'empêcher par la force, le conclave interwilayas», qualifiant ces actes de «fascistes», les conférenciers soutiennent que «les auteurs ont fait preuve d'irresponsabilité et d'inconscience». A leur tour, ils accusent par conséquent, les auteurs de ces actes de «violer un des principes du mouvement citoyen qui et d'essence pacifique et démocratique», «Nous ne pouvons plus assumer l'aventurisme de certains délégués», clame-t-on encore et «nous refusons que le Mouvement citoyen soit mis au service de quiconque». Afin d'éviter que ce genre de dérapage vienne à ternir encore une fois l'image du mouvement, les conférenciers préconisent comme cela, a été retenu par l'interwilayas «une compagne de sensibilisation et d'explication», d'ores et déjà un appel est lancé «aux populations de Tinebdar, El-Kseur, Souk El-Tenine, Akbou et Aït Rzine pour procéder au remplacement de leurs représentants dans la Cicb», n'écartant pas l'éventualité de se rendre dans ces communes, dans le cadre de la campagne prévue à cet effet. Répondant aux questions des journalistes présents, les conférenciers ont tenté de lever l'ambiguïté liée au recul sur les incidences «ce sont des incidences acquises», souligne Mahdi Yazid. A la question de savoir si le rejet de la présidentielle d'avril 2004, n'y est pas pour neutraliser un électorat potentiellement acquis à un candidat ou encore pour faire l'affaire de Bouteflika, les conférenciers répondront par la négative «le mouvement refuse d'entrer dans ce jeu». «Le rejet des élections est un principe du mouvement adopté à l'unanimité», lance M.Radjdat d'Ath M'likèche avant que Farès Oudjedi ne rétorque «ce sont ceux qui sont intéressés par cette élection qui disent que nous faisons le jeu de Bouteflika», et de poursuivre «il y a des gens qui ne veulent pas que le mouvement arrive à terme car porteur d'une dynamique à même de générer des cadres».