La campagne électorale des locales du 29 novembre prochain démarre timidement à Alger, au premier jour de la campagne pour le renouvellement des Assemblées communales et de wilayas, avec une population algéroise partagée sur l'enjeu de ce double scrutin, a-t-on constaté. Les panneaux d'affichage, notamment à la Grande poste, à la Places des martyres et dans le quartier populaire de Bab el Oued ne contenaient aucune affiche électorale, censées présenter les candidats en lice pour les élections locales du 29 novembre prochain. Ils demeuraient étonnamment vide, au grand dam des citoyens qui souhaitaient connaître les visages des personnes pour lesquels ils voteront. Comment voulez-vous qu'on s'intéresse à ces élections alors que les partis eux-mêmes, qui sont en compétition, semblent se désintéresser de cette joute électorale3, s'exclame Mohamed. H, ingénieur et cadre dans une entreprise privée. Même les militants qui d'habitude sillonnaient les moindre recoins de l'Algérois pour gagner des voix en faveur de leurs formations politiques respectives, comme ils foisonnaient lors de la compagne électorales des législatives du 10 mai dernier, ont déserté les lieux laissant une atmosphère « morose » qui n'augure en rien de l'approche d'une élection, qui est à fort enjeu pour la gestion des collectivités locales. La population algéroise est partagée sur le scrutin. Ainsi pour certains, il est essentiel de voter pour participer à un changement, même si ce changement n'est pas « significatif », mais « graduel » afin de réhabiliter le « vrai » sens de l'élu local. « Je me sens concerné par cette élection d'autant plus qu'il y va de l'avenir de la gestion de ma commune. Il ne faut pas tomber dans le fatalisme du +tous pareil+, sinon nous ne pourrons pas changer les choses. Il faut se mobiliser, conscientiser la population et la mettre au fait des enjeux de cette élection pour la convaincre d'aller voter », a observé, Ouahab T, pharmacien à Alger-centre. Pour le président du parti Jil Jadid , M. Sofiane Djilali, qui a entamé sa tournée par la capitale, la campagne des locales se présente sous de « bons auspices » même si globalement la préparation « n'a pas été très bonne » dans le pays. « Nous sommes d'attaque, nous commençons notre campagne symboliquement de la capitale, le cúur du pays. Nous voulons en faire un symbole de rassemblement pour l'ensemble des algériens quelque soit l'endroit où ils résident », a déclaré M. Djilali. Nous ferons un travail de proximité à répétition, nous voulons discuter avec les citoyens de leur avenir, et arriver à créer une nouvelle relation entre les dirigeants de la commune et les citoyens, non pas une relation de contradiction mais des positions de synergie et d'entraide », a-t-il expliqué. Pour d'autres, les élections à venir ne seront en aucun cas différentes des précédentes, estimant que « le changement n'est pas à l'ordre du jour dans la gestion des collectivités locales ». Mohamed. F, fonctionnaire à l'établissement Art et Culture d'Alger, se dit « sceptique » quant au changement dans la gestion de la capitale, avec les prochains élections locales. « Je ne crois pas qu'il y aura du changement avec ces élections. Nous n'avons plus confiance en nos élus locaux. En principes, ils devraient sillonner les quartiers de la capitales pour recueillir les doléances et les préoccupations des citoyens. Mais, eux une fois élus ils disparaissent pour se préoccuper uniquement de leurs affaires personnelles », a-t-il regretté. « Pourquoi les partis politiques ne mettent-ils pas les gens instruits, qui ont des diplômes dans leurs listes? Ils mettent toujours les personnes peu crédibles et sans aucune qualification, alors autant ne pas voter et ne pas se donner de la peine pour rien », a-t-il expliqué. Abondant dans le même sens, Djeghlal Ghazal, militante associative fait savoir que le changement « véritable » n'est pas pour demain dans la gestion des affaires de la collectivité. « Il y a certes des améliorations indéniables, mais qui ne sont pas à mettre à l'actif des élus locaux. Les jeunes ont eux même pris à bras le corps leur problèmes et se débrouillent comme ils peuvent pour s'en sortir », a-t-elle indiqué.