Mohammed Chtayyeh, le négociateur palestinien a indiqué s'attendre à ce que les mesures de rétorsion, notamment financières, dont menace Israël «n'aillent pas au-delà de la question de la construction de colonies» nouvelles. Les responsables palestiniens ont affirmé hier être prêts à affronter les conséquences de leur demande d'élévation de la Palestine au statut d'Etat non membre de l'ONU, qui sera présentée «le 29 novembre au plus tard». «Nous demanderons aux membres de l'Assemblée générale de voter cette résolution le 29 novembre au plus tard», a déclaré le négociateur palestinien Mohammed Chtayyeh, précisant que la date exacte serait annoncée demain par le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, à l'issue d'une réunion du comité de suivi arabe au Caire. «Il nous a été demandé depuis février 2012 de faire une pause» dans la démarche à l'ONU, a ajouté M. Chtayyeh lors d'un point de presse à Ramallah, en référence à l'opposition des Etats-Unis, réaffirmée dimanche par le président américain Barack Obama lors d'une conversation téléphonique avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas. «Nous avons fait une pause depuis cette date et au-delà des élections américaines parce que nous ne voulions pas être un enjeu de la campagne électorale entre les deux concurrents», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il n'y avait «plus de prétexte pour nous demander de ne pas aller aux Nations unies». Le négociateur palestinien a indiqué s'attendre à ce que les mesures de rétorsion, notamment financières, dont menace Israël «n'aillent pas au-delà de la question de la construction de colonies» nouvelles. «La plupart des mesures annoncées seront des menaces en l'air parce qu'Israël a intérêt à maintenir l'Autorité palestinienne en l'état et les Israéliens ne sont pas en position de la pousser à l'effondrement total», a-t-il estimé, rappelant que la Ligue arabe avait promis en juin à l'Autorité un «filet de sécurité» pour faire face à d'éventuelles sanctions financières. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué pour sa part que la direction palestinienne «tentait d'activer la décision relative au filet de sécurité de 100 millions de dollars (79 millions d'euros) au cas où Israël bloquerait nos fonds et où les Etats-Unis fermeraient le bureau de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et cesseraient leur aide». Lors de la conversation de dimanche, «M.Obama n'a pas prononcé de menaces, mais il y a des menaces de la part du Congrès américain», a précisé M.Erakat à la radio officielle Voix de la Palestine, rappelant que les Etats-Unis n'avaient versé aucune aide directe à l'Autorité en 2012, les fonds transférés étant des arriérés de l'aide de 2011. Mahmoud Abbas a confirmé dimanche que la demande à l'Assemblée générale de l'ONU, où la majorité simple requise lui semble acquise, serait déposée en novembre, coupant court aux spéculations sur un report sous les pressions, en particulier américaines. «Nous allons à l'ONU en novembre 2012, pas en 2013 ni en 2014», a déclaré M.Abbas dans un discours à Ramallah à l'occasion du huitième anniversaire de la mort du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat.