Israël récidive! L'Etat hébreu a usé ce week-end de moyens démesurés contre la bande de Ghaza. Le monde, du moins lesdits puissants de ce monde, appelle à la «retenue». C'est-à-dire? On persiste ainsi à mettre sur le même pied d'égalité une puissance nucléaire, Israël et des résistants palestiniens qui utilisent des roquettes pour se défendre. Quand il arrive que cette résistance blesse un Israélien, ce sont 100 Palestiniens qui sont froidement assassinés par Israël en représailles. Mais d'aucuns continuent d'ânonner qu'Israël à le «droit» de se défendre. Bien sûr! De fait, l'Union européenne (UE) a affirmé, hier, qu'Israël avait le «droit de se défendre» contre les attaques de groupes armés palestiniens. Pas un mot sur le droit des Palestiniens de résister à l'occupation et de se défendre contre les exactions de l'occupant israélien. L'UE, qui préfère regarder ailleurs chaque fois qu'Israël met en oeuvre sa puissance militaire - avions de chasse, chars et blindés - contre le peuple palestinien, a encore appelé (Israël) à «une réponse proportionnée». Incroyable! Dans quel monde vivons-nous? Plutôt que de condamner l'agression israélienne, l'Union européenne justifie, quelque part, les assassinats contre les Palestiniens. Inacceptable! La couardise qui fait que ladite «communauté internationale» outre d'admettre la transformation par Israël de la bande de Ghaza - victime depuis près de six ans d'un blocus inqualifiable - en gigantesque ghetto, trouve encore à affirmer le droit d'Israël à tuer les Palestiniens. Il s'agit bien de cela: les puissants de ce monde donnent carte blanche à Israël pour assassiner un peuple en fait désarmé: le peuple palestinien. En vérité, l'Occident est complice du génocide du peuple palestinien qui se fait à ciel ouvert depuis plus de six décennies. On est, en fait, fondé à se demander pour quels desseins Israël est revenu au-devant de la scène géopolitique régionale, tant par ses attaques contre l'armée syrienne au Golan que par les raids meurtriers contre la bande de Ghaza. D'ailleurs, fanfaronnant lundi dernier, le Premier ministre israélien s'est dit «prêt à l'escalade» contre la bande de Ghaza. La conjoncture régionale et internationale se prêtent-elles réellement à de telles provocations d'Israël avec tous les risques que cela comporte pour la sécurité du Moyen-Orient? Israël cherche-t-il plutôt à embraser la région pour mieux s'attaquer aux sites nucléaires iraniens? Cette possibilité existe en fait en rapport avec les menaces répétées de l'Etat hébreu contre l'Iran ces derniers mois jugeant que l'option militaire contre les sites iraniens était de mise. On peut également s'interroger sur la promptitude avec laquelle Israël a tiré sur l'armée syrienne (mardi dernier) après la chute d'un obus sur le Golan syrien occupé. Ce pays étant en guerre, une chute d'un obus sur un pays voisin peut-elle être considérée comme un casus belli caractérisé de la part du pays en difficulté? C'est ce qu'estime Israël. Cette remarque est également valable pour la Turquie qui gonfle ses muscles menaçant Damas d'intervention militaire. Pourquoi Ankara n'a-t-elle pas de la même manière menacé Tel-Aviv d'intervention militaire après la mort de neuf Turcs tués par des commandos israéliens? Que dire du Qatar qui dirige de fait la prétendue «révolte» du peuple syrien contre Bachar al Assad. On l'a vu lors de la réunion de la Ligue arabe au Caire, c'est l'Emir du Qatar qui était le «porte-parole» de la nouvelle «coalition» de l'opposition dite «unie». D'ailleurs, c'est une plaisanterie que de voir un monarque absolu - l'Emir du Qatar (Hamad bin Khalifa al Thani) - prétendre défendre la démocratie en Syrie. Pour ne pas en dire plus. Aussi, en attendant que les Arabes puissent faire quelque chose, pour les Palestiniens, ou qu'ils puissent en avoir les moyens, leurs chefs de la diplomatie se réunissent aujourd'hui au Caire pour débattre de l'agression israélienne contre Ghaza. Vont-ils décider de déclarer la guerre à Israël? Chiche! Certes, c'est de l'utopie. Les Arabes ne nous ont pas habitués à avoir des positions fermes tant envers Israël que face aux puissants qui protégent ce même Israël, lui assurant l'impunité de ses innombrables crimes contre le peuple palestinien. La preuve? Loin de condamner l'agression d'Israël, l'Arabie Saoudite appelle au «calme» à la «sagesse». Le comble, au moment où l'Occident justifie les crimes de l'Etat hébreu et affirme son droit à se «défendre» contre un peuple sans défense.