En visite hier au Caire, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, plaidait pour une lutte déterminée contre, selon lui, la «menace» nucléaire iranienne. Il attachera à convaincre ses interlocuteurs égyptiens que le «combat» d´Israël contre le nucléaire iranien est prioritairement celui des Arabes et de l´Egypte. Manière à peine biaisée de mieux détourner l´attention du danger réel que représente l´arsenal nucléaire israélien, sur lequel ne subsiste plus aucun doute. Et si l´on parlait enfin un peu de la menace nucléaire globale israélienne, bien réelle, même si Israël a joué jusqu´à l´absurde sur un «flou» et une «ambiguïté» nucléaire de la seule puissance atomique du Moyen-Orient? La stratégie israélienne du secret qui a prévalu de nombreuses années n´est plus opérationnelle, surtout au moment où Israël menace de provoquer un Armageddon nucléaire en menaçant d´attaquer les sites atomiques iraniens (cf. les dernières manoeuvres militaires israéliennes avec des cibles situées à 3000 km des côtes d´Israël). Outre l´Iran et le Moyen-Orient, la menace nucléaire israélienne pèse également sur les pays du Maghreb. D´autant plus que l´Etat hébreu estime que les pays arabes et musulmans font partie de sa «zone de défense stratégique». Dès l´avènement de l´Etat hébreu, Israël s´est attelé à mettre au point un arsenal nucléaire aidé en cela par la France d´abord, les Etats-Unis ensuite. Depuis, Israël a conçu sa propre technologie en la matière. S´il existe un grand tabou israélien, c´est bien celui de la centrale nucléaire de Dimona et le mystérieux «Institut biologique de Ness Ziona» qui développe les armes chimique et biologique. Entré par effraction et incognito au «club nucléaire» en 1968, selon les informations les plus fiables, Israël en est devenu un «membre invisible», selon la jolie définition d´un savant atomiste américain. Israël est - avec l´Inde et le Pakistan, deux autres puissances nucléaires - un des rares pays à refuser de se soumettre à un contrôle de l´Agence onusienne de sûreté nucléaire (Aiea), comme d´adhérer au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en vigueur depuis 1968. Selon la revue anglaise Jane´s Intelligence Review, spécialisée dans les questions militaires, l´Etat hébreu dispose d´un arsenal d´environ 400 têtes nucléaires pour une puissance globale de 50 mégatonnes équivalant à 3 850 bombes d´Hiroshima. Dès lors, en position de situation de monopole, Israël menace tous les pays voisins, et prétend demeurer le seul Etat du monde arabo-musulman à disposer de la panoplie atomique. Belliciste et incontrôlé, Israël est devenu aujourd´hui un véritable danger pour la paix, non seulement pour les régions limitrophes mais également pour l´Europe et l´Asie. La communauté internationale - et non pas seulement l´Occident qui focalise sur l´Iran et la Corée du Nord tout en ignorant étrangement la menace nucléaire israélienne - ne peut plus tolérer qu´un pays puisse à ce point faire la loi, échapper au droit international (refus de signer le TNP) tout en prétendant imposer son diktat. Cela d´autant plus que les perspectives d´une guerre nucléaire, avec l´avènement d´armes nucléaires à faible puissance, deviennent de plus en plus plausibles. Ces armes ont été expérimentées, en grandeur nature, par Israël au Liban en 2006 dans la guerre contre le Hezbollah et en décembre /janvier dans la bande de Ghaza contre le Hamas, comme en ont témoigné des ONG internationales et des médecins surpris par les effets de ces bombes sur les victimes palestiniennes. Aujourd´hui, s´il existe un danger et une menace nucléaire au Moyen-Orient c´est bien le fait de l´arsenal nucléaire israélien qui échappe totalement au contrôle des instances internationales qualifiées. C´est ce danger qui menace la paix et la sécurité dans le monde.