Les dévastations et massacres menés par l'armée israélienne dans la bande de Ghaza, que beaucoup d'observateurs assimilent à des crimes de guerre, n'ont pas laissé insensibles certains pays d'Amérique du Sud. Ghaza, une ville assiégée par les bombes et la mort. Face à l'abominable agression israélienne qui n'a épargné ni les enfants, ni les femmes, ni les vieillards, les dirigeants arabes ont gardé un silence de mort. Certains ont franchi un petit pas pour dénoncer cette agression, beaucoup sont en revanche demeurés circonspects. Dans le même temps, des pays latino-américains, ébranlés par les crimes de guerre de l'armée israélienne, décidaient de rompre leurs relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. Il fallut attendre le 20e jour de l'agression pour que le Qatar annonce la fermeture du bureau commercial israélien à Doha et la Mauritanie la suspension de ses relations diplomatiques avec Israël. La Mauritanie, pays où se déroulent en permanence des manifestations hostiles à Israël depuis le début de l'agression, avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv en guise d'avertissement et de protestation contre l'acharnement criminel israélien contre la population palestinienne de la bande de Ghaza. A Ghaza où justement la situation humanitaire s'aggravait chaque jour avec le manque de médicaments, de matériel médical et de médecins, de nourriture pour la population, de lait pour les enfants et les bébés, de couvertures et de vêtements...Oui, la bande de Ghaza martyrisée manquait et manque de tout. L'armée israélienne a utilisé des armes prohibées dont les bombes à phosphore blanc contre une population sans protection, servant de cobayes aux tests de nouveaux armements américains et israéliens. Ces scènes de dévastation et d'horreur se sont déroulées durant 22 jours sous le regard nonchalant des grands décideurs du monde comme les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie ou encore la Chine qui n'ont dit mot. C'est de la lointaine Amérique latine qu'est venue la réaction salvatrice qui sauve un peu les apparences dans un monde qui assista sans réagir au génocide du peuple ghazaoui. Ainsi, le Venezuela, la Bolivie, l'Equateur et le Nicaragua ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec Israël pour protester contre l'agression israélienne dans la bande de Ghaza. Le ministère des Affaires étrangères vénézuélien a annoncé dans un communiqué lu à la télévision publique VTV que «la République Bolivarienne du Venezuela, en cohérence avec sa vision d'un monde de paix, de solidarité et de respect du droit international, a décidé, en définitive, de rompre ses relations diplomatiques avec Israël». Selon le communiqué, «Israël a refusé de tenir compte, systématiquement, des appels des Nations unies, violant de manière répétée et honteuse les résolutions approuvées par l'ONU» ajoutant qu'Israël «s'écarte, de plus en plus chaque jour, du droit international». Le 6 janvier dernier, le gouvernement de Caracas avait expulsé l'ambassadeur d'Israël, pour protester contre l'agression militaire lancée par son pays le 27 décembre contre la bande de Ghaza. Le président vénézuélien Hugo Chavez avait considéré cette expulsion comme «un acte de dignité», lequel lui a valu les éloges du peuple palestinien. De son côté, le président bolivien Evo Morales avait annoncé, tout de suite après son homologue vénézuélien, qu'il rompait ses relations avec Israël, en raison de l'agression contre Ghaza. M.Morales a fait, par ailleurs, part de son intention de demander à la Cour pénale internationale de poursuivre les hauts responsables israéliens sous l'accusation de crimes contre l'humanité et de génocide. Evo Morales a déclaré que l'agression israélienne «Plomb durci» avait «sérieusement menacé la paix dans le monde» et a souhaité que «le Premier ministre Ehud Olmert et son gouvernement fassent l'objet de chefs d'accusation». Le président bolivien a fustigé le «Conseil d'insécurité» des Nations unies pour sa réponse «tiède» à la crise. Evo Morales a également jugé que le président israélien Shimon Pérès devrait être privé de son prix Nobel de la paix pour n'avoir pas mis fin à l'agression. Pour sa part, le président Syrien Bachar Al Assad, avait appelé les pays arabes ayant des relations avec l'Etat hébreu à «fermer les ambassades d'Israël et à rompre tout contact direct ou indirect avec l'Etat hébreu.» Le président Assad a également affirmé que son pays avait décidé «de suspendre sine die les négociations indirectes avec Israël», engagées par l'intermédiaire d'Ankara.