La Russie a mis en garde hier contre un éventuel déploiement de missiles Patriot en Turquie près de la frontière avec la Syrie, qui risque, selon Moscou, de provoquer un «conflit armé grave». «Plus on accumule d'armes, plus elles risquent d'être utilisées», a estimé le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la presse. «Toute accumulation d'armes crée des risques, et tente probablement ceux qui voudraient avoir recours de manière plus active à la force»», a-t-il ajouté. «Toute accumulation d'armes crée le risque qu'une provocation ne déclenche un conflit armé grave. Nous voudrions éviter cela à tout prix», a-t-il martelé. Jeudi déjà, un porte-parole avait jugé que «la militarisation de la frontière turco-syrienne» était «un signe inquiétant». La Turquie a demandé formellement mercredi le déploiement de missiles de défense antiaérienne et antimissile Patriot par des pays membres de l'Otan le long de la frontière avec la Syrie. Les Etats-Unis, et la France, notamment se sont dits plutôt favorables à cette demande. Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué que son organisation étudierait cette demande turque «sans délai». Parmi les 28 membres de l'Otan, seuls l'Allemagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis possèdent des batteries de missiles Patriot.