Le sommet de l'Otan a été clôturé hier soir au terme des deux jours de rencontre des 28 dirigeants des états membres de l'Organisation. Il a été question du retrait d'Afghanistan, de l'officialisation du bouclier antimissile et de l'adoption du projet de “défense intelligente” pour les pays de l'Organisation. C'est une image d'unité que s'est échinée à dégager l'Otan ces 20 et 21 mai alors que le nouveau président français, François Hollande, a fait valoir sa volonté de retirer de façon anticipée les troupes françaises d'Afghanistan, conformément à son programme de campagne. Le contingent français, qui compte 3500 hommes sur les 130 000 militaires de l'Otan déployés dans le pays, sera rapatrié d'ici à la fin de l'année 2012. Malgré le retrait des troupes françaises, Hollande a assuré que la France contribuerait aux missions de formation de forces de police et de l'armée afghanes. Barack Obama a ainsi pu affirmer dimanche matin : “Nous sommes unis dans notre détermination à achever la mission”, le but étant de quitter en 2014 un Afghanistan apaisé et stabilisé, encadré par des autorités formées qui sauront prendre le relai de l'Otan. Le sommet a également permis à l'Otan d'officialiser la première phase du bouclier antimissile, destiné à protéger l'Europe de tirs de missile en provenance du Moyen-Orient. Ce projet, soutenu par les états-Unis depuis une dizaine d'années, se compose de quatre étapes dont la mise en œuvre prendra fin à l'horizon 2018. “Clef de voûte” de l'Otan, ce bouclier vise à contrecarrer le danger potentiel que constitue l'Iran : “Se défendre contre les missiles est indispensable. Nous faisons face à des menaces réelles”, a déclaré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan, avant l'ouverture du sommet. Piloté depuis la base de Ramstein en Allemagne, le bouclier sera constitué d'un radar installé dans l'Anatolie turque, de missiles SM-3 déployés sur des frégates Aegis postées en Méditerranée et d'intercepteurs implantés en Pologne et en Roumanie. La réalisation de ce bouclier se heurte à la résistance de la Russie qui y voit une menace pour sa sécurité mais l'Otan fait pour le moment la sourde oreille. Les chefs d'état ont également adopté le programme “Défense intelligente” qui comporte une vingtaine de projets de coopération de défense militaire. Cette “défense intelligente” aspire à développer la protection des pays membres tout en prenant acte de la baisse de leurs dépenses militaires. Le sommet a été mené autour d'une ligne essentiellement défensive, Anders Fogh Rasmussen réitérant que l'Otan n'a “pas l'intention d'intervenir en Syrie” malgré les violences qui y font rage. “Le meilleur moyen de trouver une solution en Syrie est le plan Annan”, maintient M. Rasmussen. M. C. F.