La deuxième ville du pays vit ces derniers jours au rythme d'une succession effrénée des effondrements. Encore une fois, un écroulement total du plafond du Cinéma El Mansourah, situé au centre-ville d'Oran, a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi provoquant beaucoup plus de peur que du mal. Oran craque! Les dernières intempéries en sont les principales raisons. Les derniers effondrements en date ont été enregistrés en fin de semaine dernière. Les cas qui ont été recensés ont provoqué 11 blessés de différente gravité et d'importants dégâts matériels. Mercredi dernier, un plafond d'un appartement situé dans le quartier d'El Hamri s'est totalement écroulé. causant, quatre blessés. Dans la même journée, un autre plafond d'un appartement situé dans le centre-ville d'Oran s'est effondré causant une blessure grave au niveau de la tête, à une jeune fille de 26 ans. Les services de la Protection civile, qui sont, ces derniers jours, sur le qui-vive, ont opéré plus d'une trentaine d'interventions dans des immeubles vétustes classés dans la catégorie rouge. Des dizaines de familles sinistrées se sont ainsi retrouvées du jour au lendemain à la rue, avec comme seule solution en main des affectations provisoires de logements. Ces derniers sont en cours de construction. L'arrivée de l'hiver n'augure rien de bon, plusieurs dizaines de familles sinistrées risquent de le passer dehors. D'autant que plusieurs de ces dernières n'ont rien trouvé mieux pour fuir les conséquences, souvent dramatiques, que de dresser des tentes en plein milieu urbain. Tout compte fait, puisqu'une vingtaine de familles résident dans la rue Philippe, dans le quartier de Sidi El Houari, sont depuis juin dernier à la rue suite à l'effondrement de leur immeuble. Une telle «retrouvaille» de dizaines de familles avec la rue risque de se rééditer cet hiver vu le nombre de bâtisses menaçant ruine. Au dernier recensement opéré, la ville d'Oran recense 1 971 immeubles tous classés zone rouge. Les murs de ces bâtiments sont lézardés, les escaliers sont branlants alors que les plafonds risquent de s'écrouler à la faveur des petites infiltrations des eaux pluviales. Un petit changement climatique peut s'avérer fatal. Qu'attendons-nous pour mettre fin à un tel calvaire qui prend de la durée? Il est vrai que le chef de l'exécutif s'est engagé solennellement au relogement de 2000 familles sinistrées avant la fin de l'année. Mais, nombreuses sont les familles qui sont sceptiques étant donné que les opérations de relogement ont, à plusieurs reprises, été ajournées. Les affaissements ne sont pas en reste. Deux cas ont été enregistrés en fin de semaine. Le premier a eu lieu au niveau du rond- point El Morchid tandis que le deuxième a été recensé à la rue de Philippe dans le centre-ville. Deux conduites souterraines des eaux usées (ovoïdes) ont été endommagées. «Dans le premier cas, l'affaissement, qui est survenu à l'intérieur du rond-point est de 4 mètres profondeur», a-t-on indiqué. Les deux affaissements ont été provoqués par les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville. Les agents de la division de la voirie de la commune d'Oran (DVC), ceux de la Société de l'eau et de l'assainissement (Seor) et ceux de la direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) sont mobilisés à l'effet de réparer les dégâts causés. Les eaux usées de la ville d'Oran sont drainées par un réseau d'assainissement estimé à quelque 450 km linéaires, deux stations de relevage, plus de 9000 regards et environ 8000 avaloirs. Deux automobilistes, à bord de leurs véhicules, ont été sauvés d'une mort certaine. Le sauvetage a eu lieu hier dans la commune de Boutlelis. Les deux chauffeurs qui luttaient pour leur survie avant leur sauvetage, ont risqué la noyade dans une grande flaque d'eau pluviale qui avait envahi la chaussée.