Les membres du bureau de la coordination de la wilaya se sont montrés évasifs sur les questions sensibles. Après avoir ficelé le travail organique, le mouvement de redressement dans la wilaya de Tizi Ouzou a effectué sa première sortie publique en animant une conférence de presse pour expliquer son programme et surtout pour lancer un appel «aux authentiques militants pour rallier le mouvement». Ainsi, les redresseurs qui s'enorgueillissent d'une base de 314 militants et de 420 nouveaux adhérents semblent en déphasage avec la dure réalité du terrain et tout porte à croire qu'ils ne sont pas près de réussir leur mission principale qui est la récupération de la mouhafadha et le délogement du mouhafedh. Ainsi, dans sa déclaration préliminaire, la coordination de la wilaya de Tizi Ouzou estime que «le mouvement s'inscrit dans la légitimité citoyenne de la société civile». En même temps, elle se fixe comme objectif «la restauration du FLN du 1er Novembre 1954 et ses prolongements dans les résolutions du congrès de la Soummam ainsi que les résolutions postérieures fidèles au serment de conduire (notre) parti vers sa renaissance». En outre, «sa mission organique vise à donner à chaque militant la place et le rôle actif au sein du mouvement et dans le parti». Abordant la genèse du mouvement dans la wilaya de Tizi Ouzou, le coordinateur Naït Sidi Ahmed Saïd a affirmé que «le noyau qu'il a constitué au mois de septembre dernier a participé à toutes les réunions nationales du mouvement dont celle de Djelfa». Cela dit, Naït Sidi Ahmed Saïd a indiqué que les redresseurs «sont des militants marginalisés arbitrairement lors du 8e congrès et en même temps ce sont des gens qui s'élèvent contre les pratiques hégémonistes et régionalistes d'Ali Benflis». A ce titre, Saïd Challal, conseiller du coordinateur, appelle à «restaurer la démocratie au sein du parti et à privilégier les compétences et l'honnêteté». Pour sa part, le président de l'APC d'Irdjen, qui a rejoint le mouvement, a tiré à boulets rouges sur Ali Benflis et surtout «le mouhafedh Akli Arbouche qui n'a déposé aucun bilan depuis 1990». Néanmoins, ce que semblent ignorer les redresseurs est que sur une centaine d'élus, toutes assemblées confondues du vieux parti à travers la région, un seul (le président de l'APC d'Irdjen) a rallié le mouvement et que la base militante semble fidèle à l'aile légaliste incarnée par Benflis. En parallèle, les membres du bureau de la coordination de la wilaya se sont montrés évasifs sur les questions sensibles, notamment celle d'avoir animé la conférence de presse dans un lieu de culte (une structure rattachée à la mosquée de Tizi Ouzou). Par ailleurs, les redresseurs ont confirmé leur participation à toutes les échéances électorales, dont les partielles. Tout compte fait donc, la première sortie publique des redresseurs fut tout sauf réussie, car en l'absence d'un programme clair doublé d'un plan d'action à l'emporte-pièce, ils donnent l'allure de naviguer à vue.