Un point de transit important de la drogue en direction de l'Europe. Les barons de la drogue continuent de considérer le port d'Oran comme un élément de première importance dans le trafic international en direction de l'Europe. La récente saisie de 368 kg prouve que ces derniers continuent de considérer la capitale de l'Ouest comme un point de transit important de la drogue en direction de l'Europe. Les services de sécurité, malgré les nombreuses opérations coup-de-poing, continuent de s'attaquer à la toile d'araignée que les trafiquants ont tissée depuis des années. Selon des statistiques, les meilleures polices du monde, malgré tous leurs moyens humains et matériels, ne parviennent à saisir que 10% des quantités de drogue en circulation dans le monde. C'est dire que les barons parviennent toujours, grâce aux fonds qu'ils drainent, à reconstituer leurs filières d'approvisionnement, de transport et de vente de drogue. La proximité du port d'Oran des frontières a suscité l'intérêt des trafiquants, qui malgré les nombreuses saisies réalisées par les services de sécurité sont parvenus à maintenir intacte leurs capacités de nuisance. En l'an 2000, les services de sécurité avaient frappé un grand coup en saisissant environ 16 quintaux de résine de cannabis sur un bateau dans le port d'Oran. Cette saisie importante qui avait défrayé la chronique à l'époque avait permis d'établir l'existence de plusieurs complicités sur lesquelles s'appuyaient les trafiquants. A l'époque, un maillon important dans le réseau démantelé avait réussi à s'échapper et à s'évanouir dans la nature. Quelques mois plus tard et grâce à la collaboration avec la police espagnole, une autre quantité de drogue a été saisie. En effet, 8 quintaux de drogue, dissimulée dans la soute d'un bateau en provenance d'Oran, ont été découverts par les policiers espagnols au port d'Alicante. Ces derniers fournissent alors des renseignements à la police algérienne, renseignements qui permettront la saisie de près de 9 quintaux de drogue sur un bateau dans le port d'Oran. L'année dernière, d'autres prises importantes furent réalisées par les services de sécurité. L'implication de certains individus dans l'administration avait été mise au jour à l'occasion de ces opérations. Le cas d'un employé de l'APC d'Oran qui avait établi de faux papiers pour permettre à un détenu de la prison d'être recruté comme chauffeur pour convoyer la drogue depuis Maghnia est la preuve que les barons ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins. Ces derniers qui brassent de grandes sommes d'argent parviennent à soudoyer des relais et des complicités pour assurer «le risque zéro» à leur business. Il y a quelques jours l'observatoire international de lutte contre la drogue, avait épinglé le Maroc, coupable, selon le rapport établi par cet organisme, de produire et de commercialiser la résine de cannabis. Ce dernier reproche à certains cultivateurs du Sud-Est marocain de refuser les cultures de substitution proposées par la FAO. Cette propension des agriculteurs marocains à opter pour la culture du cannabis a facilité la tâche aux trafiquants qui participent pour certains au financement des cultures de pavot et de cannabis à Ketama et Nador. Deux membres du réseau qui vient de tomber à Oran sont en fuite et sont actuellement recherchés par les services de sécurité.