«La situation est intenable» La militante sahraouie des droits de l'homme a confirmé que les forces d'occupation marocaines continuent à faire régner la terreur dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le Maroc est incorrigible. Epinglé par plusieurs organisations internationales sur la question du respect des droits de l'homme, accusé de pratiquer la torture, il ne donne pas l'impression de vouloir améliorer son image à ce sujet. Les manifestations pacifiques des Sahraouis pour faire valoir leurs droits sont instantanément réprimées. «La situation dans laquelle vivent les populations sahraouies dans les territoires occupés est dramatique, voire intenable», a indiqué le 27 novembre 2012 la pasionaria sahraouie, dans un entretien accordé à l'APS, qui a déploré la «répression féroce» que leur font subir les forces d'occupation marocaines. «Je peux affirmer en tant que militante des droits de l'homme qui a été plusieurs fois arrêtée, emprisonnée, torturée et maltraitée, que les autorités marocaines d'occupation n'hésitent pas, à tout instant, à recourir à la force pour faire taire toutes les voix qui dénoncent l'état déplorable dans lequel sont assignés les citoyens sahraouis», a affirmé Mme Haïdar à propos de la situation prévalant dans les territoires occupés. Ce qui a pour effet de décupler la résistance des populations sahraouies pour dénoncer la spoliation de leurs terres par le Maroc et le pillage des ressources que recèle leur sous-sol, convoitées aussi par les alliés occidentaux du Makhzen. Une ténacité qui fait redoubler de férocité les autorités marocaines. «J'ai échappé à un assassinat à l'arme blanche après avoir rencontré M.Ross», a indiqué Aminatou Haïder qui a révélé avoir été séquestrée avec sa fille dans son domicile par des inconnus. «Pour n'avoir pas réussi leur attentant contre ma personne, ils ont détruit mon véhicule», a-t-elle précisé. «Non seulement les autorités d'occupation s'en prennent férocement aux activistes sahraouis dans les territoires occupés, mais ils font payer leurs enfants et leurs familles», a déploré la militante sahraouie des droits de l'homme qui vient d'être élevée au rang de citoyenne d'honneur de deux municipalités italiennes de la province de Florence. Un témoignage qui renforce les rapports du Centre Robert Kennedy et du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture (au Sahara occidental et à travers l'ensemble du royaume) qui ont recueilli des témoignages accablants qui attestent de la pratique de la torture et de la violence ainsi que celui adressé au Congrès US par le département d'Etat américain qui dresse un sévère réquisitoire de la politique menée par Rabat dans les territoires occupés. Le Polisario veut en finir C'est dans ce climat que le Front Polisario a appelé hier à la relance du processus de négociations. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, à la veille de la tenue d'une séance d'information consacrée au dossier du Sahara occidental, le représentant du Front Polisario à l'ONU, a insisté sur le fait qu'il était «essentiel que le Conseil de sécurité prenne des mesures décisives pour relancer et conduire le processus de négociations à une conclusion rapide qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui». Le diplomate sahraoui a regretté le retard pris par les consultations menées par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, lors de sa tournée dans la région du 27 octobre au 15 novembre, «provoqué de force par une campagne sans précédent (tentative de retrait de confiance à l'égard de Christopher Ross qui s'est soldée par un échec, Ndlr) menée par le Maroc afin de miner les efforts des Nations unies pour résoudre le conflit» a rappelé Ahmed Boukhari qui a souligné que ces actions entreprises par le Maroc, actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité, étaient «en contradiction avec son propre vote en faveur de la résolution 2044 du Conseil, qui a explicitement affirmé son soutien à M.Ross pour faciliter les négociations entre les parties en conflit». Cette attitude «a eu pour fâcheuse conséquence un report, non seulement, de deux séries de pourparlers informels prévus pour juin et juillet derniers, mais aussi de la visite de M.Ross au Sahara occidental et dans la région initialement prévue pour mai dernier» a-t-il précisé. «Les prochaines consultations du Conseil sont l'occasion de rompre avec les 21 dernières années de retard et d'obstruction» a espéré le représentant du Front Polisario à l'ONU pour... «inverser l'échec international en intervenant rapidement et de manière décisive à organiser un référendum qui, une fois pour toutes, permettra au peuple sahraoui de choisir son propre avenir politique»...