Le poète s'est chargé de rappeler à travers son poème «Combattante» la beauté et le courage des militantes algériennes qui ont contribué à libérer l'Algérie et lui rendre sa souveraineté. Une rencontre-débat a été organisée à la librairie Chihab en compagnie du poète et universitaire Rachid Rezagui autour de son recueil «Jaillissement des mots» (éditions Barkat) en collaboration avec le plasticien Karim Sergoua sous la modération de Chérif Ghebalou et Lounis Aït Aoudia, président de l'association des amis de la rampe Louni Arezki. Quelle plus belle façon de consolider, soutenir et nourrir un hommage poétique pour le poète Rachid Rezgui aux combattantes algériennes en présence des deux inséparables moujahidate, Annie Steiner et son amie Louisette Ighilahriz. Le poète s'est chargé de rappeler à travers son poème «Combattante» la beauté et le courage des militantes algériennes qui ont contribué à libérer l'Algérie et lui rendre sa souveraineté. L'auteur du recueil «Jaillissement de mots» saisira l'occasion pour dénoncer toute la violence verbale et physique, l'injustice et le règne de l'incompétence qui sévissent royalement dans une société algérienne happée par son envie vorace des richesses matérielles. «L'incompétence au profit de la docilité.» Dénoncer est aussi une tâche parmi celles du poète, artisan des espaces émouvants, mais de sacrifice aussi, soufflant le verbe poétique devenu acte de résistance contre «des mémoires algériennes ataviques». Il sera également question des grands martyrs Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi, dans un poème allaité par la soif de justice «La lumière éclairera la nuit et les traîtres d'Abane et de Ben M'hidi». «Jaillissements» et éruption de mots qualifiés de «geyser» par le modérateur Ghebalou ne s'illustre pas qu'à travers son aspect scriptural, mais avec des couleurs aussi, puisque le recueil est aussi l'espace d'un travail minutieux fourni par le plasticien Karim Sergoua qui a oeuvré en compagnie du poète pour une communion entre le signe linguistique et le trait plastique, traduisant un refus de se taire. L'oeuvre des deux artistes a produit une poésie furieuse, éperdument amoureuse de la mémoire et de la colère immédiate qu'elle donne à éprouver. Karim Seguia reviendra, notamment sur les démarches collégiales qui ont façonné la collaboration avec le poète afin d'obtenir une osmose entre l'écriture et la peinture pour une finalité esthétique et éthique ayant pour but l'engagement et la lutte en mémoire des grands poètes morts au champ de d'honneur. Une façon de renouer avec une atmosphère de conviction et de combativité qui lui a été d'une grande inspiration. C'est en cela que le poète et le plasticien se sont liés dans le but d'aller chercher et extirper la paix du feux ardent «il faut que je brûle pour acquérir cette paix» écrira le poète sous l'impulsion de couleurs fauves et virulentes. Ghaza fut aussi au coeur des préoccupations de l'ouvrage «Jaillissement des mots», où les martyrs et hommes de savoir seront salués d'un mot empli d'humilité. Par ailleurs, l'auteur n'a pas hésité à déclamer dans le plus grand soin, avec une certaine élégance et un sens de la mesure «j'ai subi dans ma chair une amie que j'enterre»... Lourd remord? Paroles stridentes mais partage «d'espérances». D'autres extraits ont jalonné la rencontre: «Quand la plume se libère et ose bouleverser le règne des étoiles, quand les écrits dénoncent les vices.» Aït Aoudia s'exprimera aussi sur l'expression «vive et constante» des poèmes de Rachid Rezagui. La dernière parole sera rendue par Annie Steiner qui, avec sa force et son franc-parler coutumier, évoquera lors d'un moment fort émouvant, une mémoire chargée de vers de poèmes durant son infernal séjour dans la prison de Blida. Cette femme concevait ses poèmes et les nourrissait tout en chérissant un espoir qui survint au bout d'une longue et sévère attente. Cette dernière n'hésitera pas à féliciter le travail de versification du poète. «Combattante... Avec des larmes de fierté, J'écris ton nom sur la lune, Tu représentes la dignité, Le patrimoine et la fortune...Tu es l'étoile de la résistance, Au crépuscule de la révolution...» Rachid Rezagui, un universitaire a fait une carrière professionnelle dans la gestion des ressources humaines.