La brigade en charge de protection de l'enfance a fait état de 30 mineurs, tous âgés de moins de 18 ans, impliqués dans des affaires de drogue. Le procureur du tribunal correctionnel près la cour d'Oran a requis deux ans de prison ferme contre trois individus, accusés de constitution de groupe de malfaiteurs. Les prévenus qui ont été jugés lundi, ne sont autres que des enfants scolarisés dans le cycle secondaire. Ces derniers, qui agissaient en professionnels, sévissaient lors de la sortie des écoles. Sous la menace d'armes blanches, ils apostrophaient leurs camarades pour leur subtiliser leurs portables et autres effets. Ce n'est là qu'un petit exemple parmi tant d'autres d'une criminalité qui semble vouloir prendre des allures phénoménales dans la wilaya d'Oran. Cette dernière, est-elle devenue le réceptacle de tous les maux de la société englobant toutes les catégories d'âges, en premier lieu les jeunes adolescents? Une telle évidence est irréfutable. En fournissant ses bilans à l'occasion des journées portes ouvertes sur les activités de la Sûreté de wilaya d'Oran, la brigade de la protection de l'enfance tire la sonnette d'alarme. Elle fait état de 30 mineurs, âgés de moins de 18 ans, impliqués dans des affaires liées au trafic, détention et consommation de drogue. Globalement, ces trois faits constituent les plus importantes affaires traitées fréquemment par les éléments de la Gendarmerie nationale et ceux de la police de la wilaya d'Oran. La petite criminalité prend des formes ahurissantes tandis que la violence perpétrée sur les tierces personnes n'est pas en reste. En effet, dans le cadre de la lutte contre la petite criminalité, les services de police ont traité, au cours du mois de septembre dernier, plusieurs dizaines d'affaires, dont la majorité est liée à la violence physique perpétrée contre des tierces personnes. Les coups et blessures volontaires et le vol figurent en tête de liste des affaires traitées, ce qui a conduit à l'arrestation de 70 mineurs pour le premier chef d'inculpation et 45 pour le second, alors que le nombre de mineurs impliqués dans divers crimes est de 465 dont 26 filles. Les vols suivis d'actes de violence se sont instaurés en règle dans la deuxième ville d'Algérie. Les agressions, coups et blessures volontaires sont aussi légion. En septembre dernier, la police a démantelé six associations de malfaiteurs parmi les plus dangereuses activant à Oran. Il s'agit de bandes spécialisées dans les vols et les agressions, usant toujours de violence, utilisant pour cela des armes blanches de différents types, notamment des «bouchia» et des sabres. Pour élucider la majorité de ces affaires, la police se base souvent sur l'information qui parvient à ses différents services, notamment les appels des citoyens au numéro vert, le 1548. Selon les responsables de la brigade de protection de l'enfance de la Sûreté de wilaya d'Oran, le bilan de l'activité de sa brigade a été caractérisé, cette année également, par le traitement d'un grand nombre d'affaires d'enfants victimes de danger moral. Ce phénomène conduit les enfants à quitter le domicile familial et à fuguer à partir de diverses wilayas avoisinantes vers Oran, a-t-on expliqué, tout en signalant que «la brigade a traité, au cours de la même période, 140 cas de mineurs dont 36 filles et a réussi à réintégrer 113 mineurs dans leurs familles». Aussi, la brigade prend en charge également l'assistance sociale et psychologique des enfants et mineurs victimes de différents maux, en coordination avec des spécialistes en la matière, notamment des psychologues et des représentants des services de l'action sociale et d'associations spécialisées. La criminalité, qui prend des phénomènes complexes, interpelle toute la société. Lors de sa dernière visite dans la wilaya d'Oran, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia a indiqué que «les services de sécurité oeuvrent au développement de nouvelles méthodes préventives contre les phénomènes de la délinquance et de la criminalité». Comme il a qualifié d'«édifiants les efforts des services de sécurité qui ont permis de réaliser des résultats jugés appréciables». Ces résultats se sont traduits par l'interpellation de 22.462 individus impliqués dans différentes affaires criminelles et la résolution de 70.315 affaires de droit commun.