Il dément purement et simplement la suppression des bureaux spéciaux. Le ministre de l'Intérieur a rejeté le principe d'un report de la prochaine élection présidentielle. Invité hier de l'émission «Tahaoulate» de la Chaîne I de la radio nationale, Yazid Zerhouni a clairement affirmé que le scrutin se déroulera au mois d'avril 2004, comme prévu par la Constitution de la République. Pour le ministre, dont la quasi-totalité des acteurs politiques réclame le départ, tout le monde doit «respecter les délais fixés pour la tenue de l'élection présidentielle». Cette «mise au point» de Zerhouni intervient au lendemain des sorties médiatiques d'Aït Ahmed et de Chérif Belkacem qui proposent un report de l'échéance électorale. La même proposition est contenue dans le «manifeste» d'Ahmed Benbitour, rendu public aujourd'hui. Par cette déclaration, le ministre de l'Intérieur donne le point de vue du pouvoir qui semble décidé à ne pas céder sous la pression. Mieux, Zerhouni contre-attaque en affirmant que l'administration mettra les bureaux de vote «sous la surveillance générale et globale des représentants des partis», ajoutant que «ces surveillants endosseront la responsabilité de tout acte de fraude». Ainsi, le ministre renvoie «la balle de la fraude» aux candidats eux-mêmes. Cependant, il commet une certaine ingérence dans le fonctionnement du pouvoir législatif en démentant purement et simplement la suppression des bureaux spéciaux, revendication principale d'une bonne partie de la classe politique et qui a fait l'objet d'un amendement proposé par le MRN. Il argumente son refus de voir les bureaux spéciaux supprimés en affirmant qu'une pareille disposition aurait des répercussions négatives sur le taux de participation au scrutin. Le même constat est relevé par Zerhouni concernant les bureaux itinérants. Il craint un taux d'abstention élevé du fait de la réduction drastique du nombre de ces bureaux qui sont passés de 5600 en 1997 à 500 en 2000. Concernant l'autre revendication de nombreuses formations politiques et qui a trait à la levée de l'état d'urgence dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, Zerhouni a simplement déclaré que le gouvernement n'a, pour l'instant, pris aucune décision. Autrement dit, la satisfaction de cette revendication ne semble pas à l'ordre du jour au sein des sphères décisionnelles du pays. Abordant la crise de Kabylie, le ministre de l'Intérieur a mis en exergue le climat détendu qui prévaut dans la région depuis l'invitation au dialogue, formulée par le gouvernement à l'adresse du mouvement citoyen. Un aspect tout aussi important pour un déroulement serein de la prochaine présidentielle.