Il faut mettre en valeur le potentiel national La perspective de création d'une industrie pharmaceutique innovante passe par le partenariat avec les Américains. Le partenariat algéro-américain a pour objectif la création d'un pôle de recherche et de technologie dans le cadre d'un échange durable et mutuellement bénéfique, dans la perspective de création d'une industrie pharmaceutique innovante. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, à l'ouverture des travaux de la conférence sur le partenariat algéro-américain dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. De son côté, le président du conseil des hommes d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, a qualifié ce partenariat de majeur, car il permettra la création à l'horizon 2030 d'un pôle biotechnologique pharmaceutique de référence. De nombreux opérateurs sont revenus sur le débat à propos de la règle 49/51 exigée par la loi. «Je ne peux dire que c'est un obstacle pour le développement du partenariat entre les laboratoires de recherches algériens et américains mais il y'a un problème qu'il faut régler avant même le lancement de ce projet grandiose», a indiqué Nouredine Ioutichène, directeur général du laboratoire MSD International Gmbh. C'était en marge de la rencontre sur le développement de la biotechnologie. Ioutichène avance d'ores et déjà la nécessité de l'implication de plusieurs ministères concernés par la thématique de la biotechnologie à commencer par les ministères de la Santé, l'Industrie, le Commerce, les Finances, le Travail. La question des brevets d'invention est aussi posée. Une fois que le processus de partenariat prenne forme de manière officielle et durable, le transfert de technologie demandera des investissements pour le développement de la recherche scientifique dans le domaines de la biotechnologie. La validation des molécules découvertes se trouve au coeur des préoccupations des laboratoires américains qui ont exprimé leurs préoccupations. L'américaine Pharma ne viendra pas investir sans contrepartie. «Il faut bien qu'elle sorte gagnante dans le marché du médicament, tout en se consacrant au développement de la recherche en biotechnologie», a-t-on expliqué du côté des opérateurs américains. Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens demande la clarification des objectifs réels des laboratoires américains. «Ce n'est qu'après la clarification des objectifs, que l'on peut croire au projet du développement de ce partenariat», a-t-il affirmé en marge de la rencontre. Il faut bien savoir dans quel domaine de recherche et de formation veut-on avancer en Algérie. «Veut-on faire la recherche dans le développement de nouvelles molécules non découvertes encore, ou continuer à produire des médicaments qui sont déjà commercialisés sur le marché national?», s'est interrogé Dr Touafek, adjoint du président du Cnop. S'agissant de la pénurie récurrente des médicaments et des vaccins en Algérie, les deux responsables du secteur du médicament n'ont pas mâché leurs mots: «Même s'il y a une amélioration considérable dans ce domaine, il faut renforcer les mécanismes du contrôle et de la régulation du marché de manière continue», ont-il souligné. Des scientifiques locaux de haut niveau ont insisté sur la mise en valeur du potentiel national. «Il ne sert à rien de dépenser autant d'énergie et de factures pour aller ailleurs a chercher un produits existant tout près», nous dit-on.