Le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, a réitéré jeudi l'appel du gouvernement à «préserver l'école des surenchères politiques et des luttes syndicales dans l'intérêt de nos enfants qui sont l'avenir du pays». Répondant à une question orale d'un député de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur l'utilisation de la force publique contre les grévistes, ce dernier, et après avoir précisé que le gouvernement regrette beaucoup la grève des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, a indiqué que «l'arrêt des cours est immonde, illégitime et illégal comme l'a confirmé la justice le 23 avril 2003, car contraire aux lois en vigueur dans ce domaine», cela n'a pas empêché la tutelle à réagir avec «pondération et sagesse dans l'intérêt de l'élève et ce, à travers les décisions prises au profit de ces enseignants». «La grève est un droit consacré par la Constitution mais son exercice doit se faire dans le cadre de la loi», selon Benbouzid, soulignant encore «le droit constitutionnel de nos enfants à l'éducation, dont ils ont été privés pendant neuf semaines». S'agissant des enseignants grévistes, la dernière rencontre qui les a réunis avec le chef de cabinet du ministère, «à leur demande», a tranché définitivement cette question, a déclaré le ministre, précisant qu'il a été décidé d'enrichir les programmes de rattrapage et de lever les sanctions prises à l'encontre des 16 enseignants et d'oeuvrer avec les instances concernées à la levée des poursuites judiciaires. Le ministre a réaffirmé la détermination de son département à recourir au dialogue et à la concertation pour faire face aux éventuelles difficultés du programme de rattrapage. En insistant sur le caractère politique de la grève, le ministre a voulu anticiper sur les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur le refus d'agréer le CLA et le Cnapest, approuvées la semaine précédente par la majorité des députés, excepté ceux du RND, les redresseurs du FLN et les indépendants. Le ministre a laissé entendre également, à travers son intervention, que les chances de reconnaître les deux syndicats sont pratiquement nulles. Une réaction pour le moins surprenante, parce qu'elle vient deux jours seulement après la rencontre de «la réconciliation» tenue entre les grévistes et leur tutelle. La question étant de savoir quelle sera la réaction des protagonistes de la grève?