Le contexte géopolitiqe qui prévaut au Moyen-Orient peut faire «exploser» la demande en énergie L'organisation des pays exportateurs de pétrole décidera certainement, demain à Vienne, du maintien de son plafond de production à 30 millions de barils par jour. Le baril qui a perdu plus de 20 dollars en l'espace de neuf mois a clôturé, la semaine dernière (le 7décembre), à moins de 107 dollars à Londres tout proche du niveau jugé équitable pour les pays producteurs et les pays consommateurs, par l'Arabie Saoudite. Riyadh étant donc parvenu à ses fins il n'y a plus d'autre argument pour que les Saoudiens continuent à inonder le marché. «En l'absence d'un emballement des prix, il n'y a aucune raison que les Saoudiens poussent à une augmentation de la production. Et vu le niveau élevé des cours, il n'y a pas non plus lieu de déclencher des réductions de l'offre», a expliqué l'analyste de BNP Paribas, Harry Tchilinguirian. Il faut rappeler que les cours du Brent de la mer du Nord qui avaient atteint les 128 dollars à Londres au début du mois de mars 2012 et ceux du «Light Sweet Crude», plus de 95 dollars à New York avaient sérueusement inquiété les USA au point où ils avaient envisagé de faire appel à leurs réserves stratégiques pour tenter de les faire baisser. «La Maison-Blanche a ressorti de ses dossiers un plan sur une éventuelle utilisation de ses réserves stratégiques de pétrole qui serait en mesure d'endiguer la montée des cours de l'or noir...», avait révélé, sur son site, le quotidien français d'information économique et financière Les Echos qui venait de relayer une information glanée le 16 août 2012 par l'agence Reuters. La France s'était dit prête à s'y associer. «Toutes les options sont étudiées» par Paris et Washington sur les moyens d'endiguer la montée des cours du pétrole, avait indiqué un communiqué de l'Elysée. C'est finalement le Royaume wahabite qui s'est, pratiquement en catimini, acquitté de cette besogne. Le ministre saoudien du Pétrole avait, en effet, invité les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à relever les objectifs de la production de l'Opep qui assure plus de 35% de la demande mondiale. «Notre analyse suggère que nous allons avoir besoin d'un plafond plus élevé que celui qui existe actuellement», avait déclaré, le 11 juin 2012, Ali al Naïmi dans une interview accordée à la revue Gulf Oil. Riyadh a fait finalement cavalier seul. Son offre est passée de 9,45 millions de barils par jour (mbj) à plus de 10 mbj en avril 2012 faisant exploser le plafond de 30 mbj fixé par l'Opep. «Notre action a permis au prix du pétrole de baisser de 128 dollars en mars à environ 100 dollars aujourd'hui, ce qui a stimulé les économies européennes et mondiales», s'était félicité Ali al Naïmi. Le ministre algérien de l'Energie est monté au crénau. «J'espère que nous allons trouver un consensus pour corriger la situation s'il s'avère que le plafond de 30 millions de barils/ jour a été dépassé, s'il ne l'est pas, nous allons encore examiner la détérioration des prix de ces derniers jours», avait laissé entendre Youcef Yousfi, en marge de la conférence mondiale du gaz qui s'est tenue à Kuala Lumpur (Malaisie) du 4 au 8 juin 2012. L'économie mondiale ne va guère mieux aujourd'hui. Il y a même de sérieux indices qui laissent augurer d'une diminution de la demande mondiale qui peut accentuer la baisse des cours de l'or noir. «On s'attend à ce que la demande pour le brut de l'Opep baisse significativement en 2013», a affirmé Harry Tchilinguirian. L'organisation des pays exportateurs de pétrole restera-t-elle les bras croisés? Les pays membres de l'Opep devraient «se tenir prêts à réduire leur production», a indiqué l'analyste de BNP Paribas...Une conjoncture qui devrait inciter l'Arabie Saoudite à se calmer...A moins que le contexte géopolitique explosif qui prévaut au Moyen-Orient n'en décide autrement...