Ce forcing de la compagnie intervient après un net recul des investissements français dans le domaine des hydrocarbures. La compagnie pétrolière française Total exploration Algérie est en discussion avec la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, pour une coopération dans les domaines liés aux hydrocarbures. «Beaucoup de discussions sont en cours pour la coopération avec Sonatrach dans tous les domaines et ce en dehors de la participation aux appels d'offres», a déclaré à l'APS, le directeur général de Total-Algérie, M.Bernard Sudreau. «On veut faire des choses en Algérie», a-t-il affirmé sans donner plus de détails. La compagnie française Total a décroché récemment son troisième contrat d'exploration et de recherches dans le bassin de Béchar à l'issue du 4e avis d'appel d'offres lancé par Sonatrach. Depuis l'ouverture des blocs d'exploration des hydrocarbures à la concurrence internationale, Total a participé à trois appels et obtenu trois contrats. Le premier, signé en 2001, porte sur l'exploration dans un bloc situé dans le périmètre de Rhourde Essid dans le bassin de Berkine, d'un montant d'investissement minimum de près de 20 millions de dollars, entièrement financé par Total. Ce contrat prévoyait une durée d'exploration de cinq années. Le premier forage interviendra dans les tout prochains jours, après avoir effectué les travaux sismiques 3 D, selon M.Sudreau. Le deuxième contrat décroché par Total en association avec l'espagnol Cepsa, porte sur l'exploration au niveau des blocs 325 A et 329 situés dans le bassin de Timimoun pour un investissement de 20 millions de dollars. «Les travaux de forage vont commencer sur ces blocs en février prochain», a indiqué M. Sudreau, précisant que pour le bassin gazier de Timimoun, il y a eu déjà des accumulations qui ont été identifiées par les compagnies françaises en 1953 et ensuite par Sonatrach. «Il s'agit maintenant de dégrossir les réserves trouvées pour pouvoir justifier leur développement.» Le troisième contrat d'exploration et de recherche, signé le 22 décembre 2003, porte sur le bassin de Béchar, dont les puits ont été déjà forés dans les années cinquante, ensuite par Sonatrach. «Aujourd'hui il y a énormément d'études géologiques et géophysiques à faire, pour mieux comprendre le possible potentiel de ce bassin pétrolier» et «si nos idées se confirment, nous allons commencer à forer après deux ans, puisque nous avons un contrat de recherche» a-t-il dit. Les contrats décrochés par Total sont à mettre, selon lui, «à la fois à notre crédit et au crédit des réformes entreprises» par les pouvoirs publics algériens dans le secteur des hydrocarbures à partir de 1986 et notamment la procédure de l'appel d'offres. L'avantage de cette opération est la réduction des délais de négociation et de conclusion du contrat qui sont de six mois, alors qu'ils duraient auparavant 3 à 4 ans et la transparence dans la procédure pour l'exploration, «ce système est appréciable et rapide» a-t-il estimé. Ces contrats s'ajoutent déjà aux deux contrats d'association liant Total à Sonatrach. Rappelons que la production pétrolière de Total en Algérie représente 4% de sa production totale dans l'ensemble des régions où elle opère. Ce forcing de la compagnie intervient après un net recul des investissements français dans le domaine des hydrocarbures. Un recul «justifié» par la situation sécuritaire qui prévalait dans le pays durant la dernière décennie. Une situation qui a profité aux entreprises américaines et anglaises qui se sont installées de force dans le Sud algérien.