«Au moment où le monde du travail s'attend à une sortie de crise, c'est l'incertitude et d'autres menaces qui viennent remplir son horizon», écrit l'Uw/Ugta dans sa déclaration. La situation qui prévaut dans les différents secteurs de travail, inquiète les syndicalistes de l'Ugta de la wilaya de Béjaïa. Ces derniers sortent de leur réserve pour marquer non seulement leur mécontentement mais également exiger des mesures à même de mettre fin à la précarité et les menaces qui pèsent sur les travailleurs. La sortie de l'Ugta reste également motivée par les mouvements de protestation qui ont pris de l'ampleur ces derniers mois. Face à cette montée de la contestation, les cadres syndicaux de la wilaya de Béjaïa, tous secteurs confondus, ont vu juste en se réunissant pour débattre de la situation qui prévaut dans le monde du travail. Le constat alarmant qui a découlé des débats a contraint les syndicalistes à entreprendre sans attendre des actions sur le terrain. L'Ugta a, dans une déclaration rendue publique à l'issue de son conseil de wilaya, a appelé les travailleurs de tous les secteurs à une grève aujourd'hui, appuyée par une marche, qui s'ébranlera du point de départ, le port vers le siège de la wilaya. L'Ugta sort ainsi de son silence pour crier haut et fort les nombreux «dysfonctionnements» qui frappent de plein fouet le secteur économique. Un secteur qui se singularise par de sempiternelles crises. Le «laxisme» des responsables, «les tentatives de déstabilisation» de la région sont d'autres motivations mises en exergue par l'Ugta pour expliquer sa sortie. La grève lancée par les travailleurs de l'ETR, depuis 08 mois, suite à une mauvaise prise en charge de leurs problèmes socioprofessionnels, la volonté de la délocalisation de l'entreprise Sodismac d'El Kseur, et le mauvais approvisionnement des entreprises sont autant d'arguments avancés par les syndicalistes qui dénoncent fermement le «licenciement abusif des cadres syndicaux et des travailleurs de l'Erenav» «la révision de l'article 87-bis de la loi 90/11, exprimés par les corps communs de plusieurs secteurs», n'ont pas été en reste. L'Ugta exige des pouvoirs publics la réhabilitation sans condition des cadres syndicaux de l'Erenav, sanctionnés «injustement» au mépris des lois de la République, la prise en charge des problèmes posés par les travailleurs de l'ETR, la révision de l'article 87-bis de la loi 90/11 et l'intégration des corps communs dans les statuts particuliers. L'Ugta veut également un plan de développement spécial pour la wilaya. «Au moment où le monde du travail s'attend à une sortie de crise eu égard à l'aisance financière de notre pays et à la mise en oeuvre d'un programme de relance pour notre wilaya qui accuse un retard considérable à tous les niveaux; c'est l'incertitude et d'autres menaces qui viennent remplir son horizon». Elle relève les coups durs portés à la wilaya durant deux décennies marquées par la fermeture des entreprises fiables, la compression des effectifs, la précarité de l'emploi, l'absence d'une stratégie globale de développement, le retard avéré dans la concrétisation des projets et le chômage qui a atteint son apogée, sont le lot réservé par une politique économique antisociale planifiée pour notre wilaya», note la représentation locale de la Centrale de Sidi Saïd.