On est loin du soutien traditionnel et catégorique des différents gouvernements successifs français au projet marocain d'autonomie Le président français s'est prononcé en faveur d'«une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». La déclaration du chef de l'Etat français intervient dans le sillage de l'adoption d'une résolution de l'assemblée générale de l'ONU qui doit garantir l'autodétermination du peuple sahraoui. «L'Assemblée générale appuie le processus de négociation en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et loue les efforts déployés, à cet égard, par le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel Christopher Ross», souligne le texte adopté mercredi dernier par les Etats membres sans qu'ils n'aient eu recours au vote. Tel qu'il a été énoncé, il épouse dans ses grandes lignes la position du président français qui s'est prononcé en faveur d' «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». On est loin du soutien traditionnel et catégorique des différents gouvernements successifs français au projet marocain d'autonomie. Les lignes ont-elles bougé? La position de la France a-t-elle évolué au sujet de la question sahraouie? La réponse est positive si l'on prend au pied de la lettre la déclaration de François Hollande qui a été inévitablement interrogé à propos de ce dossier lors de sa visite en Algérie. «La France est pleinement consciente du défi que représente la question du Sahara occidental pour la population concernée, le Maroc et l'Algérie. Elle soutient une solution négociée acceptable pour toutes les parties, conformément aux décisions et les paramètres nettement fixés par le Conseil de sécurité», a répondu, à la presse algérienne, l'actuel locataire de l'Elysée. «Cela devrait parvenir à une solution politique à ce différend de longue date. La France est prête à aider toutes les parties afin de progresser vers une solution à ce problème» a-t-il souligné. Une position qui va tout droit dans le sens de l'objectif recherché par l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies qui a changé son fusil d'épaule en mettant un terme aux sempiternelles discussions informelles. Le représentant personnel de Ban Ki-moon avait lancé un appel le 29 novembre 2012 à l'ensemble de la communauté internationale pour l'aider, dans sa nouvelle démarche, à mettre un terme au conflit du Sahara occidental. «Je demande aux membres du Conseil de sécurité et à l'ensemble de la communauté internationale de s'y joindre pour encourager les deux parties au conflit à entamer des négociations sérieuses afin de parvenir à une solution honorable qui mette fin à cette situation», avait déclaré l'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental qui doit entamer une période de diplomatie itinérante avec les parties concernées (Maroc et Front Polisario) et les pays voisins ainsi que des consultations avec «les parties prenantes internationales-clés» à la question sahraouie. Il semble avoir été entendu par Paris...