Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Fassi Fihri et le président de la République sahraouie privilégient une solution politique négociée. Mohamed Abdelaziz ne désespère pas de voir les négociations entre le Front Polisario et le pouvoir marocain, qui ont connu un sérieux coup d'arrêt, sortir de l'impasse. «Le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a indiqué, mercredi à Mexico, que malgré les successifs échecs, la solution négociée est possible...», peut-on lire dans une dépêche répercutée par l'agence de presse sahraouie SPS. Des propos tenus dans le cadre d'une interview accordée au quotidien mexicain La Jornada. De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, a indiqué que «le Maroc a toujours privilégié la solution politique négociée à la question du Sahara, et ce en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait appelé à la poursuite des négociations entre l'ensemble des parties en conflit afin de parvenir à une solution politique, juste et mutuellement acceptable». a rapporté, dans une de ses dépêches datées du 18 septembre, l'agence de presse officielle marocaine MAP. «Le Maroc a toujours privilégié la solution politique négociée à la question du Sahara...», a souligné Taïeb Fassi Fihri dans une interview, diffusée vendredi dernier sur la chaîne de télévision sud-africaine «Africa Magic». Il ne faut pas être grand prêtre pour remarquer que les déclarations des deux responsables politiques convergent. Elles montrent une réelle prédisposition des deux parties en conflit, à la reprise de négociations. Seront-elles pour autant aussi fructueuses? Si l'on se réfère à la position marocaine qui ne voit la fin du conflit du Sahara occidental qu'à travers un seul bout de la lorgnette, son projet de large autonomie, il sera bien difficile d'avancer vers la tenue d'un référendum d'autodétermination qui puisse assurer au peuple sahraoui de pouvoir se prononcer librement quant à son avenir comme le souligne la résolution 1920 adoptée par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies le 30 avril 2010. A moins que l'attitude intransigeante de Rabat n'ait évolué depuis quelques jours. Pour rappel, la presse marocaine avait fait grand bruit autour de la visite d'une dizaine de sénateurs français qui se sont rendus dans les territoires occupés pour réaffirmer le soutien du gouvernement de leur pays au projet marocain. Dans une déclaration à la presse, Christian Cambon, sénateur UMP du Val-de-Marne, avait réaffirmé «l'appui de la France et du Sénat aux efforts pour la recherche d'un processus qui apporte la paix, le développement et l'apaisement à la région, notamment à travers l'initiative d'autonomie marocaine qui nous semble être une bonne base de négociations». La tendancieuse position française et le parti pris du gouvernement français fléchiront- ils? La réponse pourrait nous parvenir dès aujourd'hui à l'occasion de la tenue de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. L'Espagne, acteur historique du conflit du Sahara occidental, n'a pas attendu cet événement qui sera prioritairement consacré aux Objectifs du Millénaire pour se prononcer. La vice- Premier ministre espagnole a indiqué que son pays soutient «une paix juste, durable et mutuellement acceptable qui tienne compte du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Maria Teresa Fernandez de la Vega qui a confié à la presse, à l'issue d'un Conseil des ministres, qu'une rencontre entre l'héritier du trône marocain et le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero était programmée, a précisé que «la situation internationale au Sahara occidental est déterminée depuis des années dans les résolutions des Nations unies. Il est fondamental, nous le croyons, et pour cela nous travaillons, d'instaurer une paix juste, durable et mutuellement acceptable, qui soit acceptable par les parties, respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies». Cette sortie médiatique de la N2 du gouvernement espagnol remettra probablement le pied à l'étrier à Christopher Ross. Le représentant personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental semblait, en effet, avoir perdu le moral.