Malgré la pression de Paris et de Washington, qui veulent vider de toute substance la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation, le Conseil de sécurité poursuivait, hier, l'examen du projet de résolution sur le Sahara occidental. Ferme dans sa position quant au respect du principe de l'autodétermination du peuple sahraoui et sur l'égalité de traitement entre les propositions du Front Polisario et du Maroc adressées au secrétaire général des Nations unies, la délégation russe a bloqué toutes les initiatives visant à accorder la prééminence au plan d'autonomie marocain. Membres du groupe qui a rédigé le projet de résolution et qui se composait des Etats-Unis, de la France, de l'Espagne, de la Russie et de la Grande-Bretagne, les Russes ont insisté pour que le principe de l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et l'établissement de négociations directes entre les deux parties en conflit, que sont le Front Polisario et le Maroc, en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable assurant l'autodétermination du peuple sahraoui telle que recommandée dans le dernier rapport du nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, soient pris en considération. Le contenu du projet de résolution soumis au Conseil de sécurité a fait l'objet de négociations très serrées au sein du groupe, ont indiqué des sources diplomatiques. L'acharnement des délégations américaine et française à vouloir vider la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation de “toute substance et à vouloir consacrer le projet d'autonomie marocain comme base de négociation entre les parties lors de négociations à venir” auxquelles a appelé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, a surpris les diplomates accrédités au siège des Nations unies à New York. Ceci étant, le texte soumis à la discussion a fait l'objet d'un examen minutieux par les délégations membres du Conseil de sécurité, lesquelles à une très large majorité s'étaient prononcées en faveur de l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et des négociations directes entre les deux parties en conflit que sont le Front Polisario et le Maroc en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, assurant l'autodétermination du peuple sahraoui telle que recommandée dans le dernier rapport de Ban Ki-moon. Pour rappel, dans son rapport qu'il avait adressé le 13 avril dernier au Conseil, le secrétaire général de l'ONU fait mention du document transmis par le Front Polisario intitulé “Propositions du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental” et celui marocain intitulé “Initiative d'autonomie pour la région du Sahara”. Hier, les négociations devaient reprendre au niveau des experts du Conseil de sécurité autour d'un projet de résolution final qui devrait être ensuite soumis aux Quinze le 30 avril prochain pour adoption. Vu les positions adoptées jusque-là par la majorité des membres du Conseil de sécurité lors des précédentes consultations, les analystes s'attendent à ce que ces mêmes pays soutiennent avec force le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et l'égalité de traitement en ce qui concerne les deux propositions, marocaine et sahraouie, présentées au secrétaire général. K. ABDELKAMEL