Le chef de la diplomatie britannique, M.Kim Howells, réitère le soutien du Royaume-Uni au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. C'est jeudi et devant la Chambre des communes que le ministre des Affaires étrangères, M.Howells, a tenu à préciser à nouveau la position du Royaume-Uni sur la question du Sahara occidental. «Le Royaume-Uni appuie les efforts du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial au Sahara occidental, M.Peter Van Valsum», a déclaré le chef de la diplomatie britannique. Il répondait à une question que lui avait posée un député du Parti démocrate libéral, Mike Han Kook (Portsmouth-Sud). M.Howells venait d'être interpellé sur de précédentes déclarations. Il avait fait savoir qu'il avait évoqué avec le ministre des Affaires étrangères marocain, l'éventualité de l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni avait rencontré son homologue marocain, M.Tayeb Fihri en juillet 2007 lors du Forum du dialogue ministériel. «Le ministre britannique des Affaires étrangères n'a pas évoqué le dossier du Sahara occidental avec son homologue marocain», a précisé M.Howells dans sa réponse au député démocrate libéral. Sur quoi ont alors porté les pourparlers entre les deux hommes? M.Howells confie avoir «passé en revue, lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères du Royaume chérifien, Tayeb Fassi Fihri, plusieurs aspects en rapport avec le conflit du Sahara occidental». Le ministre des Affaires étrangères britannique révèle avoir souhaité au cours de ces discussions qu'«une solution politique mutuellement acceptable, à même de permettre au peuple du Sahara occidental d'exercer son droit à l'autodétermination». La position du Royaume-Uni s'aligne ainsi sur les résolutions 1754 et 1783 adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies en avril et en octobre 2007. Ces deux résolutions appellent les deux parties en conflit à des négociations directes sans préalable afin de parvenir à une solution mutuellement acceptable, juste, durable qui permette l'autodétermination du Sahara occidental. Et dans ce cadre, la résolution 1783 dans son point n°8 stipule que le mandat de la Minurso a été prorogé jusqu'en avril 2008. Il est à signaler, par ailleurs, qu'elle prie le Secrétaire général de l'ONU de lui rendre compte de la situation au Sahara occidental avant la fin de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). L'Algérie, qui avait pris acte avec satisfaction de l'adoption de ces résolutions par le Conseil de sécurité, avait déclaré par le biais du ministère des Affaires étrangères que «c'est dans cet esprit que l'Algérie continuera de participer en qualité de pays voisin, aux négociations maroco-sahraouies et ne ménagera aucun effort, dans ce cadre, pour contribuer à leur succès». La suite est connue. Quatre rounds de négociations à Manhasset dans la banlieue de New York, sans aucune avancée tangible. La partie marocaine s'arc-boute et tient, comme à la prunelle de ses yeux, à son projet de large autonomie. La diplomatie sahraouie, quant à elle, redouble d'efforts et continue à marquer des points importants. Il lui reste à faire fléchir la position de la France, amie traditionnelle du trône chérifien. Ce qui a fait dire à certaines sources sahraouies que «la France est le seul pays parmi les membres permanents qui maintient sa position pro-marocaine. Une position que le Polisario souhaitait voir changer avec l'arrivée au pouvoir du président Sarkozy». Ce qui n'a nullement découragé le représentant sahraoui en Europe. M.Mohamed Sidati a lancé un appel à l'Union européenne pour mettre un terme à la répression marocaine qui s'abat sur les populations sahraouies qui manifestent pacifiquement pour l'autodétermination du Sahara occidental. Le responsable sahraoui a, en outre, appelé les dirigeants de l'UE à faire pression sur les autorités marocaines afin de faire libérer les détenus d'opinion sahraouis. Ils sont une soixantaine à croupir dans les prisons d'Agadir, de Salé, Kenitra... et de El Ayoun. Ils observent une grève de la faim depuis un mois. L'Union européenne a une «lourde responsabilité». Elle doit faire respecter «le droit de vivre dans la liberté et la dignité», a ajouté M.Sidati. Le peuple sahraoui a aussi droit à cela. Un des axes prioritaires de l'Accord signé entre l'UE et le Maroc en juillet, porte sur «les droits humains et la gouvernance». L'enveloppe financière est dotée de 654 millions d'euros pour la période 2007-2010. Puissent les détenus sahraouis en bénéficier.