Consommer le poisson acheté dans le marché de la Bastille est synonyme d'une admission en urgence dans les services médicaux du CHU d'Oran. En dépit de l'étau imposé aux commerçants et les nombreuses opérations de contrôle menées fréquemment dans les marchés, les gargotes, fast-foods et les restaurants, les intoxications alimentaires ont tendance à se multiplier ces dernières années. Les services sanitaires de la wilaya d'Oran ont sauvé d'une mort certaine plus de 500 personnes, toutes victimes d'intoxication alimentaire. Une moyenne de 25 cas est enregistrée chaque mois. Le plus gros lot a été recensé durant le mois sacré de Ramadhan. Aussi, le bilan, qui a été arrêté à quelque 155 cas, l'année dernière, a presque quadruplé en 2012. Un tel bilan est plus que révélateur de la décrépitude totale des règles d'hygiène dans les lieux publics. Dans leurs enquêtes, les services concernés ont souligné qu'un taux de 62% d'intoxications est relevé dans des lieux connus pour les fortes consommations comme les fêtes familiales, les mariages et les fêtes religieuses, cantines scolaires et restaurants universitaires. La cause principale est connue par le commun des Oranais: des commerçants, en course derrière le gain rapide, continuent à faire fi des règles d'hygiène les plus élémentaires tout en bannissant, au su et au vu de tout le monde, le bon service. Consommer le poisson acheté dans le marché de la Bastille est synonyme d'une admission en urgence dans les services médicaux du CHU d'Oran. Les règles d'hygiène sont tellement bafouées un peu partout dans les commerce d'Oran que mêmes les consommateurs oranais ne rechignent que peu en effectuant leurs achats. Les règles de la conservation dans le froid des produits périssables comme les viandes, les oeufs, le lait, les gâteaux, les pâtisseries et les boissons gazeuses sont totalement occultées dans plusieurs commerces, notamment au niveau des étals, dans les marchés. Il est un phénomène constaté de visu, concernant la viande ovine, la viande blanche, les abats qui sont exposés sur des étals de fortune à longueur de journée et d'année, sous un soleil de plomb, sans se soucier de la santé du consommateur. Ce n'est pas tout, les produits laitiers, le thon, à mayonnaise et autres conserves qui sont vendus dans des conditions ne répondant aucunement aux normes d'hygiène et de conditionnement exigées par la réglementation, sont exposés à même le sol. D'autres produits périmés sont cédés à des prix très alléchants et attractifs. Plus que jamais, le citoyen, qui est le premier responsable de sa santé, est appelé à jouer un rôle de premier ordre dans la lutte contre la prolifération de tels phénomènes en signalant toute anomalie constatée en effectuant ses achats, notamment dans les marchés populaires. Ce n'est plus le cas, étant donné que les consommateurs, surtout ceux à bourse moyenne, frappés par les transformations sociales se soucient peu de l'état de leur santé et des conséquences fâcheuses qui pourraient être engendrées. Un médecin en métabolisme estime que «plus de 85% des consommateurs, qui manquent de culture, ne vérifient pas la date de péremption sur les produits alimentaires».