Les violences surviennent sur fond de tension grandissante entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, et l'opposition. Une vague d'attaques a frappé l'Irak faisant au moins 23 morts et des dizaines de blessés, en pleine crise politique dans le pays accentuée par des manifestations hostiles au gouvernement dominé par les chiites. La quinzaine d'attaques qui ont visé des pèlerins chiites et la police, n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat mais les groupes extrémistes sunnites comme Al-Qaïda s'en prennent régulièrement aux forces de sécurité pour tenter de déstabiliser le gouvernement, de même qu'aux pèlerins chiites. Elles ont été menées dans 13 villes avec des bombes, des voitures piégées et des obus, notamment dans les provinces de Kirkouk et Diyala, au nord de Bagdad et dans celle de Babylone, plus au sud, ont précisé des responsables de la sécurité. Au moins 23 personnes y ont été tuées et 83 blessées, selon un dernier bilan fourni par des sources médicales. Dans l'attaque la plus meurtrière, sept personnes, dont trois femmes et deux enfants, ont péri dans l'explosion de trois maisons à Moussayeb au sud de Bagdad, selon un officier de police et un médecin. Au sud de Bagdad, des pèlerins chiites qui se rendaient dans la ville sainte de Kerbala pour les célébrations, ont été la cible d'une attaque aux obus. Un pèlerin a été tué et 9 blessés. A Diyala, 19 personnes ont été blessées, dont dix pèlerins en route aussi pour Kerbala. A Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, une voiture piégée a explosé devant les bureaux du gouverneur provincial au moment où il y arrivait, tuant deux personnes et blessant 19. Le gouverneur en est sorti indemne, selon des responsables. Les attaques dans Bagdad et au nord de la capitale ont fait 13 morts. Les autorités ont bouclé le secteur de Kerrada à Bagdad, visé par un attentat suicide à la voiture piégée, empêchant les journalistes de s'y approcher. Les forces de sécurité ont aussi déploré des morts, notamment dans les régions de Kirkouk et Mossoul (nord), où huit policiers ont été tués. Les violences surviennent sur fond de tension grandissante entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé depuis des mois par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir, et le bloc Iraqiya, une formation laïque soutenue par les sunnites, membre de la fragile coalition gouvernementale. Le gouvernement a appelé lundi à la fin des manifestations, jugées illégales, contre M.Maliki dans plusieurs provinces à majorité sunnite, et appelé les fonctionnaires du nord du pays à ignorer les appels à la grève générale. Ces mouvements de protestation font suite à l'arrestation pour ́ ́terrorisme ́ ́ le 20 décembre, d'au moins neuf gardes du ministre des Finances Rifaa al-Issawi, un sunnite membre d'Iraqiya qui a ensuite réclamé la démission de M. Maliki. Pour protester contre M.Maliki, des habitants de Ramadi, dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar (ouest), continuent de bloquer une autoroute reliant Bagdad à la Jordanie voisine.