Le réajustements des tarifs pour le transport collectif urbain de voyageurs et du transport par taxi est-il le seul cadeau de fin d'année que les autorités ont pu offrir aux citoyens? Il est fort à parier que ces derniers trouveront désagréable le fait que leur budget soit davantage sollicité pour le transport. Cette décision intervient sans qu'une communication adéquate ne soit opérée auprès des usagers. Le ministère des Transports, qui a fait l'annonce de ces nouveaux tarifs aurait gagné à procéder à davantage de concertation avant d'imposer cette hausse des tarifs aux voyageurs. C'est l'évolution des différents constituants des coûts d'exploitation des moyens de transport des voyageurs qui est mise en avant pour justifier cette décision. Mais est-ce que la situation est prise en compte? Si le transport de voyageurs par bus et par taxi est revu à la hausse, il y a lieu de se poser la question sur la qualité de service offerte par les professionnels. Les transporteurs gagnent la partie en arrachant une augmentation de leur revenu pour le plus grand bien de leurs familles. En contrepartie, ils sont interpellés pour rendre un service adéquat à leurs clients. Il est facile de constater qu'au moment où la qualité de service laisse à désirer, le prix du transport écrase les voyageurs. Ce n'est que lors des salons que les entreprises du secteur parlent de leur objectif d'amélioration de la qualité de service et d'un plus grand rapprochement avec la clientèle. Le ministère des Transports est aussi interpellé sur le dossier. Son rôle est de permettre l'élaboration d'une politique répondant aux besoins des usagers des différents modes de transport. Cela aurait pu conduire à l'amélioration de la qualité de vie de la population algérienne et d'obtenir un gain de confort et de sécurité pour tous les usagers. Le fléau des accidents de la route dont les usagers paient les frais devrait être pris en charge plus sérieusement par le gouvernement en renforçant les mesures et actions en faveur de la sécurité routière. Le développement des infrastructures est un autre impératif. C'est l'une des solutions apte à augmenter la mobilité et à réduire les embouteillages. La gestion des gares routières, des stations urbaines et des zones d'arrêt se caractérise aussi par une anarchie et de multiples dysfonctionnements. Ces insuffisances se traduisent par une désorganisation de l'activité de transport et une mauvaise prise en charge des voyageurs. Un manque d'entretien et de sécurité est aussi signalé. Des fréquentations arbitraires des destinations sont opérées par les transporteurs au profit de certaines gares et au détriment d'autres pour augmenter le profit. Le tout, contrairement à la réglementation en vigueur. La gestion est quelquefois assurée directement par des associations professionnelles ou par des transporteurs au lieu et place de l'administration, ce qui altère la notion de service public. Les collectivités locales ne jouent que rarement leur rôle. Résultat: l'exploitation des infrastructures ne répond pas au cahier des charges. Dans ce cas, les permanences ne sont même pas assurées, notamment les jours de fête. Des agents sans uniformes et signes distinctifs, non-respect des horaires et de l'hygiène et mauvais accueil ne sont pas pour servir l'usager.