Même absent, il suscite le débat Sans le rassemblement et le dépassement des querelles, le parti attendra longtemps avant de retrouver un leader charismatique. Le retrait d'Aït Ahmed de la direction du vieux parti constitue un virage «périlleux» qu'il convient de bien négocier. Dans cette rude conjoncture politique que traverse l'opposition, le départ du «Zaïm» a laissé les portes grandes ouvertes à toutes sortes de surenchères et convoitises. Incarnant longtemps, l'espoir de beaucoup d'Algériens, le FFS entre inexorablement dans une phase tumultueuse en cette période des plus controversées. Alimentée par sa décision hautement critiquée, de prendre part aux élections législatives la crise secouant le FFS s'exacerbe au fur et à mesure que se rapproche le rendez-vous du prochain congrès prévu au deuxième trimestre de l'année en cours. La course à la succession au legs inespéré se superpose à une autre chevauchée pour les présidentielles de 2014. Après presque 50 ans à la tête du parti, Hocine Aït Ahmed, qui a gardé une certaine constance dans son opposition au régime, est rattrapé par l'âge, cède la présidence. Dans sa dernière intervention très attendue, vu que le parti était déjà enfoncé dans une crise profonde, Aït Ahmed a invité les instances du parti à s'atteler à la préparation du congrès. «Ghettoïsé puis livré à une bande d'opportunistes, le FFS nivelé par le bas et par le haut et demeurant sans structures solides, n'est pas encore sorti de l'auberge.», selon de nombreux observateurs. L'hémorragie des anciens militants qu'a connue ce parti a laissé des séquelles indélébiles. Cette formation qui a retrouvé le chemin des compromis, selon certains de ces cadres aurait «même cédé aux chants des sirènes du sérail», soulignent encore d'autres analystes. La crise que traverse le parti, est mise sur le compte d'une tentative de déstabilisation. A propos d'éventuels successeurs, l'ex-secrétaire national du FFS, Saïd Khelil enfonce le clou. Pour lui, personne au sein de la direction actuelle du FFS n'est capable de prendre la place d' Aït Ahmed y compris l'actuel secrétaire général, Ali Laskri. Le saignement interne du vieux parti d'opposition dont l'image tient beaucoup plus au poids et au charisme de la personnalité de Aït Ahmed qu'à autre chose, fait courir au parti un risque gros, selon certains observateurs. Certaines lectures, affirment dans ce sens qu'étant donné l'absence de la relève au sein du parti, le successeur ne pourra venir que de l'extérieur. Elles verraient bien Hamrouche prendre les rênes du parti. Cela est d'autant plus vrai qu'Aït Ahmed n'a préparé personne pour lui succéder: toute la structure du parti tient en lui. Dans ce contexte, Djamel Zenati et Mustapha Bouhadef mettent en garde contre la «normalisation» du FFS. Ces deux anciennes figures du FFS ont mis en garde dimanche dernier contre toute tentative de normalisation du parti, après la décision de retrait d'Aït Ahmed. «Après la décision d'Ait Ahmed de ne pas se représenter lors du prochain congrès au poste de président du FFS, c'est aux militantes et aux militants de décider démocratiquement et dans la collégialité de l'avenir de leur instrument historique de lutte pour la démocratie», ont-ils écrit dans un communiqué rendu public. «Nous nous opposerons résolument et fermement à toutes les tentatives de normalisation du FFS, qu'elles émanent de l'intérieur ou de l'extérieur de l'appareil», ont ils ajouté. Conscients des risques de voir la crise qui couve au sein du parti s'exacerber après le retrait d'Aït Ahmed, les deux ex-responsables du plus vieux parti d'opposition d'Algérie, appellent au «rassemblement» et «au dépassement des querelles stériles». Comme attendu, ces deux opposants à la direction actuelle du parti et qui pourraient être rejoints par l'ex-secrétaire national, Karim Tabou appellent les militants et cadres du FFS à une rencontre nationale le 5 janvier prochain à Tizi Ouzou. Plus que jamais, la mobilisation devra s'intensifier et s'élargir pour la préservation du FFS en tant que force incontournable et motrice de l'alternative démocratique», écrivent-ils. Dimanche dernier, Samir Bouakouir, avait mis en garde contre la résurgence des vieux différends au sein du FFS et a appelé à un congrès de rassemblement après la décision de Hocine Aït Ahmed de se retirer de la direction de ce parti. Quoi qu'il en soit, fervent défenseur de la primauté du politique, Hocine Aït Ahmed, a remis en cause la démarche de sortie de crise prônée par le pouvoir actuel.