Bouteflika a toutes les chances d'avoir le soutien de Soltani. Le conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) se réunira les 15 et 16 janvier prochains pour se pencher sur la question de la présidentielle. Ce n'est qu'au terme de cette rencontre qu'on connaîtra sa position par rapport au scrutin de 2004. Mais d'emblée, il s'avère que de sérieuses divergences divisent les rangs de cette formation, déjà très affectée par la mort du cheikh Nahnah. Des divergences que les leaders du MSP, à l'image de M.Mokri, chef du groupe parlementaire, tendent à minimiser en les classant dans la logique de «la diversité d'opinion», «un principe cher au MSP». Mais hier, lors de son discours devant les cadres du parti, le président du MSP, M. Aboudjera Soltani a déclaré officiellement l'existence, au sein de sa formation, de trois tendances. Ce qui est un secret de polichinelle pour les observateurs avérés. Ces tendances, faut-t-il le rappeler, existaient à l'époque où cheikh Nahnah était aux commandes du parti, elles ont éclaté au grand jour après son départ, pour préciser lors du congrès ayant élu la nouvelle direction. «Les débats se sont déroulés loin des pressions et des convoitises de quelque partie que se soit», tient à préciser M.Soltani, faisant valoir l'indépendance du parti et la souveraineté de sa décision. S'agissant des trois thèses qui ressortent «des rapports détaillés sanctionnant nos travaux», la première plaide pour la désignation d'un candidat issu du parti «Une option très probable». Apparemment très confiant de son poids sur l'échiquier politique, le MSP estime que dans ce cas de figure la course serait très serrée, «ce qui nous conduira inéluctablement vers un deuxième tour». La deuxième tendance favorise l'alliance. Mais avec quel courant ou quel candidat? En éliminant le courant républicain «qui sème, de l'avis de Soltani, l'émiettement et la dispersion». En barrant de la liste aussi le «FLN» «qui se protège derrière la légitimité historique», en supprimant le MRN de Djaballah, surtout après les mésaventures des sénatoriales, il apparaîtra que les chances du président-candidat Bouteflika se précisent de plus en plus. Même si le mouvement s'est permis, hier, quelques critiques à l'égard du Président sans le nommer, estimant que la solidarité nationale a été politisée, évoquant dans se sens les enveloppes débloquées dans ses tournées à travers le pays. «Cette alliance n'est pas à écarter», nous déclare M.Mokri. L'aile la plus radicale opte pour le boycott. Une thèse écartée par le président du MSP, arguant le fait que cela menacerait la crédibilité de l'opération électorale et engendrait un très faible taux de participation. «Nous ne sommes pas un parti ordinaire mais une formation sérieuse qui prendra sa décision au moment opportun, loin des surenchères et des tourments», clame M.Soltani. Ajoutant que pour le moment «il n'y a pas un candidat vrai et officiel à ce scrutin». Les candidats potentiels sont ceux fabriqués par les médias, radio trottoir et les communiqués de soutien. Le MSP croit-il à la neutralité de l'armée? «Le MDN a affirmé cette position, nous nous en tenons à sa déclaration. Les analyses politiques sont une autre paire de manches.»