Cela se fera dans le cadre d'une alliance avec le RND et les redresseurs. Le conseil consultatif du Mouvement de société pour la paix (MSP) s'est prononcé hier, sans surprise aucune, en faveur du soutien à la candidature du président Bouteflika. Ce soutien obéit, selon le communiqué du conseil consultatif, à la nécessité de préserver «les principes et les constantes de la nation à leur tête l'islam, la langue arabe et l'unité nationale». Pour sa part, M.Bouguerra Soltani dans une conférence de presse animée après la fin des travaux du conseil consultatif, en session ouverte depuis le 15 janvier, a déclaré que «nous avons choisi de nous allier avec celui qui sera le prochain président.» Apparemment, très confiant en les chances de Bouteflika, dans cette course à la magistrature suprême, le conférencier estime que «le président n'aura aucune difficulté à passer au premier tour.» Et d'ajouter: «Nous n'avons pas de quoi avoir honte car nous avons fait un choix que nous assumons pleinement et dont nous sommes très fiers», sous les applaudissements des membres dudit conseil, présents dans la salle, dans un message adressé aux détracteurs de Bouteflika. Tout au long de son intervention, le président du mouvement a insisté sur le fait que la position du MSP est loin d'être un simple soutien à une candidature. «C'est une alliance présidentielle stratégique.» C'est en ces termes qu'il qualifie la décision du madjliss echoura. Une alliance qui se fera avec «d'autres formations politiques». Après insistance de la presse, le président du MSP finit par dévoiler l'identité politique de ses alliers. Il s'agit du Rassemblement national démocratique (RND) et des redresseurs du FLN, deux mouvements qui ont déjà affiché leurs préférences pour le scrutin du 8 avril. Selon le MSP, des contacts intensifs sont en cours pour cerner au mieux les contours «de cette alliance présidentielle stratégique», qui sera le cadre politique sur lequel s'appuiera Bouteflika pour annoncer sa candidature. A ce sujet nous apprenons que le «groupe des trois» «RND, MSP et redresseurs» dévoileront les tenants et les aboutissants de cette alliance le 16 janvier prochain à l'occasion d'une conférence de presse. «Je ne peux me substituer au groupe donc je préfère pour le moment me limiter uniquement aux contacts qui ont concerné le MSP et le président.» Entre ces deux parties, des discussions semblent focalisées autour des acquis, ou plutôt des dividendes de ce soutien. Hier, Bouguerra Soltani a affiché la couleur en précisant que «le MSP récupérera près de 70 sièges à l'APN.» De quelle manière cela se fera? Le président, une fois élu, ira-t-il jusqu'à la dissolution de l'APN? Point de réponse. Toutefois, le conférencier a précisé que son parti n'a jamais introduit ce genre de demande «maintenant le président est libre de recourir, dans le cas où il estime que c'est nécessaire, à la dissolution de cette assemblée». Il revient plus loin à la charge pour assurer que «Nous n'avons pas bâti une alliance pour des postes ou des avantages, notre démarche est basée sur des principes». Le MSP ne craint pas la reconduction du scénario de 1999? En d'autres termes quelles garanties a présentées Bouteflika pour respecter, contrairement à son dernier mandat, cette coalition? Premièrement, précise Bouguerra Soltani, la coalition de 1999 diffère de loin de celle d'aujourd'hui sans donner plus de détails. Deuxièmement, estime-t-il, «le parti resterait fidèle à cette alliance même si le président décide de renoncer à cette démarche», avant d'appeler les journalistes à ne pas anticiper sur les évènements. Par ailleurs, le président du parti a reconnu que 75% de la base a été, au départ, favorable à sa candidature. «J'étais prêt à entamer sans complexe cette course, mais ces derniers mois des donnes objectives nous ont amenés à réviser notre position». Est-ce la position de l'armée? «Nous sommes un parti souverain qui prend ses décisions en toute liberté loin des influences et des pressions» réplique-t-il. Et d'ajouter: «Nos amis vont se rendre compte que le MSP a fait le bon choix parce que la chaise du premier magistrat du pays n'accepte qu'un seul homme». Le MSP semble choisir «le plus apte à cette place». Ce qui confirme les informations publiées par la presse faisant état d'une concertation entre la présidence et le MSP autour de la part du gâteau qui sera réservée à cette formation à la faveur du soutien annoncé hier. Le MSP qui vient, de par cette position, consommer le divorce avec le groupe des 10+1 déclarait, hier, qu'il ne s'est pas retiré de ce mouvement anti-fraude: «Nous le ferons si le groupe estime que notre présence gêne.» Dans son discours prononcé hier, M.Bouguerra Soltani a souligné qu'à travers cette position, le MSP a tenu à se démarquer des courants marquant la scène politique. Citant celui se soumettant aux pressions conjoncturelles, ou qui tente d'unir dans son vocable les extrêmes. Allusion faite au 10+1. De par ce soutien fort, les chances du président-candidat semblent se préciser de plus dans cette course à sa propre succession.