Une plate-forme, comportant une sorte de Smig démocratique, est attendue au milieu du mois courant. De sources politiques généralement bien informées, on apprend que des dirigeants comptent se réunir dès aujourd'hui en vue d'accélérer la mise en forme puis la publication d'une plate-forme portant revendications pour la tenue d'un scrutin présidentiel démocratique et transparent. La rencontre, attendue ce mardi au domicile de Ahmed Benbitour, doit regrouper au moins Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour, Rachid Benyellès et, éventuellement, Ali Benflis. Ce dernier, qui fait face à une fronde sans précédent, pourrait se faire représenter par des membres de son bureau politique en attendant que la date du sommet des «Six» soit prise. Il en serait de même pour le mouvement El-Islah et le MSP qui, pour le moment, préfèrent garder le rôle d'observateurs en se faisant représenter par des cadres de leurs partis en attendant que les choses se décantent un peu plus. Le MSP et le mouvement El-Islah, apprend-on, «ont déjà donné leur accord de principe pour prendre part à ce mouvement». Eux aussi devraient donc se faire représenter dans la série de rencontres prévues tout au long de cette semaine. Nos sources, qui précisent que les choses s'accélèrent depuis les graves dérives dont a été victime le FLN, prévoient des rencontres informelles quasi quotidiennes afin d'aboutir à un sommet des leaders vers le milieu du mois prochain. Un document de base aurait été élaboré en ce sens. Il comporte, nous dit-on, «une sorte de Smig démocratique visant à garantir un minimum de régularité et de transparence dans le déroulement du prochain scrutin présidentiel». Il est vrai que ce document est appelé à être «sensiblement enrichi» sur la base des discussions intensives que comptent mener ces partenaires politiques dès aujourd'hui. S'il est déjà établi que la demande de la levée de l'état d'urgence, qui ne fait pas l'unanimité, ne sera pas retenue, tout porte à croire, en revanche, que le départ d'Ahmed Ouyahia et de Yazid Zerhouni figure en tête de la liste des revendications que comptent soumettre ces acteurs politiques de poids aux pouvoirs publics avant de s'impliquer plus avant dans la course à la présidentielle. Il est vrai que ce point, qui recueille l'adhésion de tous, place le MSP dans une position quelque peu délicate puisqu'il est la seule formation politique impliquée dans cette démarche tout en restant solidaire de l'actuelle coalition gouvernementale. Une coalition qualifiée par Ali Benflis, dans sa dernière conférence de presse, de «comité de soutien au candidat-président», alors que Taleb, Benyellès et Djaballah n'en pensent pas moins. Il en va de même pour la demande de neutralité de l'administration ainsi que de l'arrêt de l'utilisation des deniers publics au profit d'un seul candidat. Quant à l'interpellation de l'institution militaire afin de peser pour amener les pouvoirs publics à observer plus de neutralité dans sa démarche politique, il y a fort à parier qu'aucun consensus ne pourra être trouvé sur ce sujet puisque, parmi les responsables, il en est au moins deux qui souhaitent que l'armée reste en retrait des joutes électorales et politiques quelles qu'en soient les conséquences. Le débat, dans tous les cas de figure, est loin d'être tranché. Nous y reviendrons.