Le Mouvement de la citoyenneté de la capitale d'Ouled Sidi Cheikh a vu le jour grâce à l'implication effective de l'Association du Grand-Sud. L'objectif de cette assemblée étant l'approbation de la plate-forme de revendications des Ouled Sidi Cheikh. Les participants ont, en outre, formulé le vœu pour la création d'une Fédération pour la proposition et le soutien du candidat à l'élection présidentielle. Selon les animateurs de cette assemblée, les évènements tragiques du 4 octobre 2001, à l'origine du décès du jeune Morsli Baghdad, ont permis la participation des délégués du Sud à la rencontre des archs qui s'est tenue à Bachloul les 8 et 9 mars de l'année en cours. Pour information, des délégués venus de Ghardaïa, Laghouat, Metlili, Béchar, Tindouf, Ouargla, Hassi Messaoud, Touggourt et de Oued Souf ont pris part à la rencontre. Se sentant sans doute floués par tant d'inégalités sociales, les héritiers du preux Cheikh Bouamama haussent le ton en adoptant une plate-forme revendicative dont l'intitulé ne laisse pas indifférent. “La plate-forme de revendications des Ouled Sidi Cheikh”, dont une copie est parvenue à notre rédaction régionale, s'articule autour de points revendicatifs liés essentiellement au devenir d'El-Bayadh, une région agropastorale du sud du pays qui souffre de “l'exclusion manifeste et de conditions avilissantes auxquelles sont soumis ses habitants”. La plate-forme de revendications, qui interpelle directement les plus hautes instances du pays, se démarque de toute “idéologie politique” mais insiste néanmoins sur la révision de la Constitution et la “création de Fédérations respectant les spécificités de chaque région”. La plate-forme de revendications politiques, économiques et culturelles plaide pour une “ouverture des champs politiques et médiatiques en vue d'une démocratie réelle”, ouvrant ainsi les “portes de la liberté”. S'agissant de la séparation réelle entre les différents pouvoirs pour “assurer l'indépendance de la justice”, les signataires de la plate-forme appellent au “respect de la Déclaration des droits de l'Homme” et la “promotion de sa culture, surtout dans le sud du pays”. Le volet économique de la plate-forme revendicative, plus agressif, insiste lourdement sur la généralisation de la prime du Sud à “toutes les catégories du corps de la Fonction publique”, mais aussi et surtout la revalorisation du salaire minimum garanti (Smig) à “15 000 DA dans tout le Sud”. Les signataires de la plate-forme ne s'arrêtent pas là. Ils revendiquent également la réduction de l'âge de départ à la retraite à “55 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes”. Abordant le volet culturel, les initiateurs de la “plate-forme de revendications des Ouled Sidi Cheikh” semblent opérer une véritable “fracture” dans l'ordre préétabli de la “chose” culturelle en Algérie. En avançant des griefs acerbes, les rédacteurs de la plate-forme se distinguent par le ton quelque peu véhément de la revendication. Ils mettent en cause certaines “fatalités” historiques héritées depuis l'Indépendance, notamment les accords conclus entre le colonisateur français et Ouled Sidi Cheikh. On peut lire à ce sujet : “Ces accords furent le résultat logique d'une défaite militaire et non une reddition d'une majorité ou carrément une minorité de cette tribu. Ils démontrent la disposition et la perspicacité du négociateur de l'époque”. Les signataires, outrés par tant d'injustice, écrivent : “Juste après le cessez-le-feu, plusieurs crimes contre l'humanité ont été commis au nom du tribalisme étroit par certaines personnes, considérées malheureusement comme des héros de la Révolution, bénéficiant du soutien de l'Etat et glorifiées par le ministère des Moudjahidine.” Voilà pour la revendication culturelle qui réclame aussi la révision des “programmes scolaires en matière d'histoire truquée et falsifiée par l'implication du rôle révolutionnaire de certaines régions du pays par rapport à d'autres”. Enfin et pour ne pas être en reste, les médias ont été abordés par la plate-forme revendicative qui voit d'un bon œil la création de chaînes radio, de télévision dans chaque wilaya du Sud, des imprimeries de presse, avec encouragement et soutien aux quotidiens nationaux d'information, aux revues et autres journaux du Sud. B. G.