Benflis, Taleb, Hamrouche, Bouguerra, Ali-Yahia, Sifi, Benyellès, Sadi et Benbitour font partie des initiateurs de cette démarche. C'est désormais officiel. Plusieurs candidats, politiques et leaders de partis politiques, ont commencé à mettre en place une démarche commune en vue de garantir le déroulement d'un scrutin propre et démocratique lors de la prochaine présidentielle. Une source proche de la réunion qui avait eu lieu ce vendredi à «la permanence du candidat Rachid Benyellès». C'est ce que nous a appris une source proche de cette rencontre et qui a requis l'anonymat. Une seconde rencontre est attendue aujourd'hui. La qualité des personnages qui y prennent part renseigne sur l'importance de l'événement final qui en est attendu. Les deux rencontres, et probablement toutes celles qui vont suivre, se déroulent avec la participation de Ali Benflis, secrétaire général du FLN, Ahmed Taleb Ibrahimi, président du mouvement Wafa, Bouguerra Soltani, président du MSP, Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement et membre influent du FLN, Ali-Yahia Abdenour, président de la Laddh, Mokdad Sifi, ancien chef de gouvernement, Rachid Benyellès, candidat à la présidentielle et général à la retraite, Saïd Sadi, président du RCD et, enfin, Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement. Le président du mouvement El-Islah, Saâd Abdallah Djaballah, qui se targue d'être la première ou la seconde force politique du pays, a donné son accord de principe pour rejoindre le mouvement. Il devrait, à ce titre, prendre part aux réunions suivantes. Quant au FFS, dont Liège constituait en 1999 le quartier général de la protesta, il se tient actuellement en retrait, refusant d'inscrire le moindre de ses démarches, dans l'état actuel des choses, dans une logique électoraliste. Le PT, quant à lui, ne refuse jamais un dialogue, tant qu'il se fait sur des bases recevables et qu'il contribue à sortir le pays de l'ornière. Dans le cas où une invitation était adressée à ce parti, qui hésite encore à se prononcer sur la future présidentielle, il y a de fortes chances pour que Louisa Hanoune rejoigne ce groupe, ne serait-ce que sur le plan du principe, en attendant de voir sur quelles propositions concrètes va déboucher cette démarche. On apprend, en outre, que les rencontres devraient se dérouler à tour de rôle dans les sièges et permanences de tous les participants en attendant le sommet qui ne saurait avoir lieu avant la fin de ce mois, c'est-à-dire immédiatement après la convocation du corps électoral qui se fait, elle, une soixantaine de jours avant le jour J. Selon les mêmes sources, «les débats trouvent du mal à se frayer un chemin dans cette mosaïque de tendances politiques le plus souvent inconciliables». Il est vrai que pour ce qui est des objectifs recherchés, l'unanimité est de mise, ce qui explique qu'autant de personnes, représentants l'écrasante majorité de la classe politique algérienne, aient pu se réunir. Il s'agit d'amener les pouvoirs publics à garantir un déroulement transparent et démocratique des prochaines présidentielles, du début à la fin. Selon les premiers éléments d'information que nous avons pu obtenir de sources proches de ce groupe, la demande du départ d'Ahmed Ouyahia et de Yazid Zerhouni semble appréhendée avec frilosité de la part de certains participants. Il en est de même pour l'interpellation de l'institution militaire, seule force capable de mettre le holà aux dépassements de l'administration et du gouvernement commis en faveur du «candidat-président». Pour ce qui est de la présence d'observateurs étrangers en nombre suffisant, un accord paraît avoir été trouvé, en ce sens où les participants, citant entre autres, l'exemple de l'Afrique du Sud, pour souligner que cette demande ne gêne en rien la souveraineté nationale. Le sommet final, auquel devrait être conviée la presse, servirait à parapher la plate-forme contenant une sorte de «Smig démocratique», obtenant l'adhésion de l'écrasante majorité de la classe politique, sans lequel une présidentielle «propre et honnête» ne saurait être envisagée. Le document en question, issu d'une démarche qui a fait suer des personnalités politiques pendant près d'une année, serait adressée à toutes les instances concernées soit de près, soit de loin, par ce scrutin. A savoir, la présidence de la République, le chef du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, l'état-major de l'ANP, les présidents des deux chambres parlementaires, le Conseil constitutionnel, le ministre de la Justice, la future commission de surveillance des élections et, éventuellement, aux observateurs étrangers. Cette dynamique, accélérée par les graves incidents qui ont émaillé le complot ourdi contre le FLN, promet de déboucher, nous disent nos sources, sur des faits et des actes historiques. En effet, les moyens d'amener les pouvoirs publics à appliquer cette plate-forme de revendications ne seront pas non plus occultés.