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En taule, le lycéen
Publié dans L'Expression le 12 - 01 - 2013

Maître Saddek Chaïb, un des avocats du jeune lycéen des Sources, avait, d'emblée, sauté au cou du parquet dont un des adjoints avait pris la grave responsabilité d'envoyer en taule, à l'orée du deuxième trimestre, un lycéen de terminale poursuivi pour coups et blessures volontaires à l'aide d'une arme blanche ayant occasionné un arrêt de travail de quinze jours.
Et la colère des deux avocats, Maître El Hadi Guehria et Maître Chaïb était plutôt dirigée par l'absence d'humanisme du procureur, pourtant universitaire, donc ayant été candidat au Bac car il a privé le lycéen de cours durant cinq jours, outre un douloureux séjour au Quatre Ha d'El Harrach. Le comble pour l'avocat de Hydra est la morphologie de Rahim, l'inculpé, qui fait plutôt collégien alors que la victime a une carrière qui fait son âge, 28 ans. «Objectivement Mme la présidente, vous pouvez imaginer ce garçon en train de taillader cet immense athlète à coups d'objet contondant et coupant comme signalé sur le certificat médical?», s'est interrogé le conseil qui a accueilli avec soulagement la manière avec laquelle Salim s'était défendu face à la victime qui avait déclaré aux policiers qu'une bande de plusieurs voyous l'avait prise à partie sur «incitation» de Salim.
«Mme la présidente, vous voyez à la barre une bande de voyous? La victime vous a dit que Rahim n'avait pas le couteau!» avait précisé Maître Chaïb tout comme Maître Ghehria l'excellent. Pour ce qui est de l'interrogatoire, l'inculpé de 18 ans avait reconnu s'être défendu à l'aide d'une chaînette où était accroché un petit cadenas. «C'était l'unique moyen de le faire éloigner et le pousser à cesser le harcèlement. J'allais dans le garage où se tenaient des cours de soutien. Mon père paie fort les cours d'appui après le lycée», avait dit Rahim dont la pâleur du visage avait ébranlé un tant soit peu Samira Kirat, cette admirable présidente de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). Et Kirat était même presque déstabilisée au moment où le papa de l'inculpé avait crié aux mensonges débités pour ce qu'il considère la pseudo-victime.
Il faut vite préciser que les quatre-vingt-dix pour cent des débats avaient vu la défense s'en prendre au ministère public dont le représentant s'était appuyé sur le tristement article de loi tant décrié par les amoureux de la justice: le 266!!! issu de la loi n°06-23 du 20 décembre 2006 qui dispose que: «Lorsque les blessures ou les coups, ou autres violences ou voies de fait, n'ayant pas occasionné une maladie ou incapacité totale de travail personnel excédant quinze jours, ont lieu avec préméditation, guet-apens ou port d'arme, le coupable est puni d'un emprisonnement de deux à dix ans et d'une amende de eux cent mille dinars à un million de dinars.
La confiscation des objets qui ont servi ou pouvaient servir à l'exécution de l'infraction sous réserve des droits des tiers de bonne foi peut être ordonnée.»
Et là dessus, Maître Chaïb avait regretté que le parquet n'ait pas pris la mesure des déclarations de la victime. Et l'avocat de Hydra d'expliquer que:
«1°) Il n'a jamais eu de certificat médical sur lequel plus de quinze jours avaient été inscrits.
2°) Il n'y a jamais eu de préméditation ni de guet-apens ou d'arme blanche, car, Mme la présidente, le médecin n'a jamais évoqué ni écrit: couteau ou lame tranchante!» Et là encore, le membre du conseil de l'Ordre a poussé sur le champignon de l'émotion en invitant Kirat à bien regarder le lycéen. «A-t-il une tête ou un minois d'un dangereux agresseur à mettre à l'abri en attendant le procès?» Et alors que les deux avocats gigotaient dans un silence de mosquée, un vendredi à treize heures quarante-cinq, la victime était debout raide, ne cherchant plus à ajouter un mot, juste de quoi enfoncer Rahim qui s'est enfin réveillé en entendant ses avocats bien exécuter leur besogne avec le cran nécessaire de quoi le tirer des profondeurs de l'incarcération des affreux «Quatre-Ha», un monde qu'avait découvert le lycéen et dont il gardera sans doute une marque indélébile en rencontrant sans le vouloir des malfrats de gros acabit.
A propos, Mokhtar Falioune, le boss des pénitenciers, cessera-t-il de bomber le torse en tentant d'humaniser la détention préventive d'une semaine ou moins en «décrétant» de garder les jeunes dans les commissariats de police ou dans les brigades qui demeurent, qu'on le veuille ou pas, des «parents aimables» et pas de farouches condamnés prêts à sauter sur les proies faciles et sans défense que sont les...jeunes inculpés? Cessons de rêver et revenons dans la salle d'audience de Saïd Hamdine...
Affalé sur son siège massif, le non moins massif procureur de l'audience, Mourad Hellal avait été rudement secoué lorsque Kirat avait dit à la victime: où étaient donc les agresseurs? Mais ligoté par la ridicule solidarité du siège du ministère public, Hellal avait gardé son sang froid alors qu'il avait pu avoir le même comportement que Malek Drissi, l'adjoint de Abdenour Gaci, le procureur de Koléa qui avait, deux semaines avant, demandé la relaxe face à Hadj Rabah Barik, le juge des hauteurs de Koléa.
«Un an ferme», avait marmonné le parquetier qui pouvait, au plus profond de ses tripes, regretter de ne pas avoir eu le cran de «contrer» son ami et collègue qui a prononcé le mandat de dépôt à l'encontre du jeune des Annassers (Kouba).
Dans la salle, la maman de Rahim, ne cessait de répéter à qui voulait l'entendre qu'elle venait de perdre son enfant pour un bon bout de temps, surtout qu'elle avait confondu les demandes de Hellal imperturbable. Il a fallu attendre la courte mise en examen du dossier par une Kirat qui n'en finit pas de mûrir malgré son éloignement d'avec Abdelkrim qui exerce à... Tizi Ouzou, pour que la famille de S.A. soit plutôt rassurée.
En condamnant l'inculpé à une amende de cinquante mille dinars ferme, la juge a redressé l'erreur du parquet, en l'occurrence, celle d'avoir envoyé en taule et en 2013, un jeune Rahim, lycéen, pour des faits qu'il n'a jamais commis, car il est clair pour les avocats que les auteurs de coups et blessures étaient en liberté et peut-être même que l'un d'eux était venu au tribunal rire au nez du parquet i-e de la justice, une justice malmenée, une justice écorchée, une justice avilie, mais tout de même, une seule justice que chaque Algérien rêve de voir sur le podium avec «l'or au cou» championne de toutes les institutions du pays, un pays qui est toujours debout même harcelé, envié, jalousé.


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