Hollande a expliqué avoir répondu à la demande d'aide du président malien, appuyée par les pays africains de l'Ouest. L'action militaire française au Nord-Mali, décidée dans l'urgence par le président français François Hollande, est saluée par de nombreux Etats et organisations. Les grandes puissances approuvent l'engagement français qui prend notamment la forme d'une intervention aérienne, comme l'avait indiqué le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. A Washington, la Maison-Blanche a dit ce week-end partager les objectifs de la France. «Les Etats-Unis envisagent d'aider la France dans son engagement au Mali contre les islamistes grâce à un appui logistique et des drones de surveillance», a déclaré un haut responsable américain qui a requis l'anonymat. «L'armée américaine étudie la possibilité de fournir des renseignements, du ravitaillement en vol et d'autres appuis aux forces françaises», a-t-il précisé. «Nous avons pris note du fait que le gouvernement malien avait demandé de l'aide, et nous partageons l'objectif français d'empêcher des terroristes de bénéficier d'un sanctuaire dans la région», a déclaré pour sa part Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité national. La Grande-Bretagne soutient également l'offensive française: «Le Royaume-Uni soutient la décision française d'apporter une assistance au gouvernement malien face aux rebelles», a déclaré, en premier, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a par la suite «salué» l'intervention militaire française, se disant «profondément inquiet de l'avancée récente des rebelles qui élargit le champ d'action des groupes terroristes». «Je suis profondément inquiet de l'avancée récente des rebelles qui élargit le champ d'action des groupes terroristes et menace la stabilité» du Mali et de la région, a déclaré M.Cameron. «Je salue l'assistance militaire que la France a fournie au gouvernement malien, à sa demande, pour arrêter cette avance», a-t-il ajouté. «Cette évolution montre la nécessité de faire urgemment des progrès pour faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU au Mali et s'assurer que l'intervention militaire est menée parallèlement à un processus politique inclusif qui conduit à des élections» dans ce pays du Sahel, a-t-il renchéri. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a appelé le président Hollande pour «le remercier» et ils ont fait «un point précis sur les opérations militaires» au Mali, a indiqué, hier, la présidence de la République française. Le président Hollande a eu, dans la même journée, un nouveau contact téléphonique avec le président de la Cédéao, Alassane Ouattara, qui lui a confirmé que les moyens de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest seraient mobilisés dans les meilleurs délais pour intervenir au Mali. M.Ouattara a aussi remercié le chef de l'Etat français pour l'engagement militaire de la France au Mali. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a appelé M.Hollande pour lui confirmer l'engagement prochain de ses troupes. Le président en exercice de l'Union africaine, le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, s'est félicité en fanfare de la décision de la France: «Je suis aux anges.» «Je voudrais absolument, au nom du continent, exprimer notre gratitude à la République française, à son président, son gouvernement, à tout le peuple français (...)», a-t-il ajouté. Rappelons que le gouvernement malien a décrété vendredi dernier l'état d'urgence et lancé - avec une assistance de la France et d'autres pays européens et africains - une contre-offensive réussie dans le centre du Mali pour repousser l'avancée des islamistes vers le sud du pays, tandis que Paris demandait à l'ONU d'accélérer la mise en place de la force internationale.