« Nous attendons tout juste la résolution du Conseil de sécurité qui s'est abstenu jusque-là de nous donner un mandat », dit-il, à l'issue d'une réunion de deux jours (mercredi et jeudi) à Abidjan, des chefs d'état major des armées des quinze pays membres de cette organisation régionale consacrée à l'examen des conclusions de la « mission technique d'évaluation » qui a, sur requête du ministère malien de la Défense, rencontré du 9 au 18 juillet à Bamako « les autorités politiques, administratives et militaires, de même que le corps diplomatique, les organisations de la société civile et des leaders d'opinion ». « Ce sont 3.000 hommes de la Cédéao qui iront au Mali pour appuyer, soutenir l'armée malienne pour qu'ensemble nous puissions rétablir l'intégrité territoriale du pays en poussant hors les rebelles et autres terroristes armés », ajoute-t-il sans révéler ni le nombre de militaires qui serait affecté à la protection des institutions de transition à Bamako ni celui de ceux, chargés d'aider l'armée malienne à reconquérir le nord du pays, occupé par des groupes islamistes armés, alliés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique. « 13 pays de l'organisation y seront présents » et « c'est avec enthousiasme que le gouvernement malien a exprimé sa disponibilité à se faire accompagner par la Cédéao pour réorganiser son armée, rétablir l'intégrité territoriale et débarrasser le pays de la horde de terroristes narcotrafiquants » sont les seules précisions données par le général ivoirien qui donne rendez-vous à ses homologues, 9 août à Bamako pour « la planification finale » de l'intervention de la Force de la Cédéao au Mali. Soit le jour même où les ministres des Affaires étrangères des pays du champ ont prévu de se retrouver à Niamey pour avancer une issue politique cette crise. Hasard de calendrier ? Alassane Ouattara, le chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Cédéao, a dit jeudi à Paris, après une rencontre avec François Hollande, espérer une résolution « dans les tout prochains jours » pour « une éventuelle intervention militaire ». Tout comme son chef d'état major, il ne dit pas qui, du président intérimaire Dioncounda Traoré qui a regagné, hier, Bamako pour former un gouvernement d'union, comme voulu par la Cédéao sous peine de sanctions ou du « contesté » Premier ministre, Cheick Modibo Diarra a fait la demande formelle du Mali. Selon toute vraisemblance la décision d'une intervention militaire est déjà prise. « Je pense que la Cédéao constitue le cadre idéal pour résoudre cette situation, et cela commence par la mise en place d'un gouvernement légitime au Mali », déclare depuis Dakar, le général américain, Carter Ham, commandant du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique. « Nous sommes prêts à considérer des requêtes pour une assistance logistique à la Cédéao », dit-il excluant toute intervention directe de son pays. La France qui estime que les groupes qui sévissent au nord du Mali à « quelques centaines » d'hommes, offre, elle aussi, les mêmes services.